AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de MartinEden87


Dans un futur hypothétique de 1992, l'humanité ne meurt plus vraiment : elle place ses morts dans des conteneurs cryogéniques, les maintenant dans un état de « demi-vie ». Elle est, également, arrivée à un tel stade de développement que des télépathes usent de leurs pouvoirs pour s'immiscer dans les pensées des gens. Pour les contrecarrer, la Runciter Associates offre les services de ses neutraliseurs aux sociétés privées souhaitant protéger leurs secrets. Lorsque le magnat Stanton Mick fait appel à la compagnie pour se débarrasser d'hypothétiques télépathes qui menacent sa base lunaire, Glen Runciter rassemble une équipe de neutraliseurs avec à sa tête son meilleur élément, Joe Chip, et secondé par une télépathe ayant la faculté de distordre le temps à sa guise.
Arrivée sur la lune, l'équipe se rend compte qu'elle est tombée dans un piège, et à son retour sur Terre, réalise qu'un phénomène étrange l'affecte, éliminant ses membres un par un.

« Je suis vivant et vous êtes morts. »

Je suis peu friand de littérature SF, non par désintérêt du genre. J'apprécie le cinéma de science-fiction. Mais sûrement par peur de ne pas arriver à conceptualiser les idées véhiculées. Et après cette lecture, je me rends compte que cette appréhension n'a pas lieu d'être avec Philip K. Dick. J'ai laissé traîner Ubik dans les tréfonds de ma bibliothèque pendant trop longtemps. À sa lecture, on se rend compte de tout ce que le livre a pu infuser dans le cinéma de ces 30, 40 dernières années. « Scanners », « Matrix », « Inception », le livre de K. Dick est leur matrice (le mot est lâché !).

Évidemment, la société futuriste décrite paraîtra désuète aux yeux des lecteurs de 2024. C'est la vision du futur d'un homme des années 60, qui se projette à partir d'éléments technologiques de son époque. Par contre, on sent chez lui la même angoisse que chez Orwell ou Huxley, d'une normalisation et globalisation de la société. Ainsi, nos protagonistes vivent dans la Confédération nord-américaine. Joe Chip, endetté, vit dans un conapt – un appartement où chaque objet requiert pour son utilisation de glisser une pièce de monnaie. Ainsi, toute forme de gratuité semble avoir disparu.

Mais là où le récit de Philip K. Dick est précurseur, c'est dans l'interrogation qu'il soulève sur la perception de la réalité. Comment distinguer les éléments tangibles de ceux qui ne le sont pas ? Thématique ressassée dans de nombreux ouvrages et films depuis. Mais l'auteur le fait de manière si simple et avec une telle fluidité que dès l'instant où l'on rentre dans le coeur de l'intrigue, on ne lâche plus le livre jusqu'à la fin.
Alors ne faites pas comme moi. Sortez-le de votre PAL !

Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}