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Critique de SexyConFabulateur


Curiosité, quand tu nous chopes. Depuis pas mal de temps maintenant, mes esgourdes piaillent à force d'entendre parler de ce môsieur best-seller, léché comme il faut, qui écrirait « divinement bien » et tiendrait en haleine durant 600 pages. J'en ai les tympans en marmelade. Mes yeux, eux, n'en peuvent plus d'assister au folklore de groupies aux culs embrasés prêtes à écarteler le premier chenapan qui oserait pointer du doigt le beau gosse de la sphère. En gourmet littéraire qui se respecte, il fallait que j'y mette mon doigt. J'ai acheté le truc.

La disparition de Stephanie Mailer est donc un bouquin, censé être policier, dont l'intrigue principale consiste en la résolution du meurtre de ladite Stephanie, journaliste téméraire disparue puis retrouvée morte noyée quelques jours après avoir remué une affaire bouclée 20 ans plus tôt : le meurtre de 4 personnes – une vraie boucherie, répète plusieurs fois l'auteur, histoire que vous l'imprimiez bien, ne sait-on jamais – dont le maire de la ville. Wah mais qui a donc pu tuer cette pauvre Stephanie ? Et pourquoi ? Naaan tout est lié, les enquêteurs ont du louper un truc il y a 20 ans. Il faut le trouver.

Voilà ce qui vous attend dans ce bouquin digne des pires sketchs bulgares (je n'en connais aucun). « Écrire, c'est mettre des mots ensemble qui forment ensuite une phrase », affirme l'auteur derrière un de ses nombreux personnages caricaturés. Il définit là exactement ce qu'est ce machin : une succession de mots pris à la volée puis posés là, sans vie.

Ce livre en quelques mots : des scénarios et dialogues chimériques dans un univers inexistant (on sait que ça se passe aux States, mais ça s'arrête là, aucune description, rien qui nous permette de nous y projeter), des scènes vermoulues tout plein, des enchaînements plus décousus que mon dernier coït interrompu. Bref, zéro dynamisme. Je vous refais un des scénars du m'sieur (dans son style, s'entend) : Un mec marié se tape son assistante dans une idylle toute festoyante. le type réalise, après moult suçailles de pomme, que cette relation lui est toxique et décide d'y mettre un terme. Mais *surprise surprise* la meuf menace de tout déballer à la presse si jamais il osait *wahhhou*. le mec n'a pas le choix, il doit la tuer pour sauver sa carrière. Pile poil au moment où il se décide, une occaz du feu de Dieu se présente, YES ! Il réussit donc à buter la nymphe (avec une pierre, s'il vous plait) dans une ville fraîchement plongée dans le chaos. Coup de bol, personne ne l'a vu. Il peut se tirer tranquille. Mais naaan, il revient, décide de foutre le cadavre dans le coffre de sa bagnole, traverser la ville, rejoindre Los Angeles, prendre la route pour des vacances avec sa femme et ses gosses dans leur voiture (avec le macchabée à l'intérieur, 3 JOURS DURANT), se rendre dans une autre ville et jeter le corps. Bingo ! Attendez deux secondes, on n'est pas dans du foutage de gueule pur et dur, là ?!

Trouver un compliment pour ce récit s'avère une mission digne d'un India Jones. Il est tellement creux et insipide que c'en devient écoeurant. Je n'exagérerais pas si j'affirmais que les ronronnements de la chatte à ma cousine sont inaudibles comparés à ceux des phrases ici.
« Oui, elle avait tout pour elle. Elle plaisait beaucoup aux hommes, tout le monde tombait en pâmoison devant elle. Les mauvaises langues diront que c'est grâce à elle si la librairie d'Orphea marchait si bien à l'époque. »
Je vous laisse compter le nombre de « elle ». le pire c'est quand il essaie des trucs du style :
« Si on lui avait donné une pièce de monnaie chaque fois qu'elle s'était entendu dire cela, elle nagerait aujourd'hui dans une piscine remplie d'argent. »
Fichtre-bleu ! Mais que diantre essaie-t-il de me dire ? Sans blague, Dick !? Naaaaaan ! Avouez que c'est à s'en extirper les ovaires de rire. Dans la même veine, vous avez « le maire avait crié tellement fort que les murs avaient tremblé. Un silence de mort régna soudain ». Wow ! Je vous épargne ses « figures de style » manière « Donc si je comprends bien, résuma Michael, tout est lié mais rien n'est lié. » You rock !

Pour compenser la frigidité de son récit, l'auteur s'engouffre dans de mièvres réflexions qui auront pour seul mérite de ternir une affabulation déjà frêle et monotone pour un résultat plus soporifique que l'intégrale de Gounelle. Il ne s'y passe rien, macache bono, à tel point que vous pourrez commencer la lecture puis sauter 200 pages, vous en serez toujours au même point.

Et l'enquête, nom d'une chagasse ! Une suite d'hypothèses capillotractées pour des enquêteurs d'un crétinisme qui ferait de l'ombre à Youssouf Fofana. le mec pastiche même les critiques, mais c'est d'un ridicule ébouriffant !

Allez, on s'arrête là. Entre les dialogues sourds, les répétitions (putain comment il se répète, le mec !), les mafieux qui jacassent on dirait Ruquier, le style collégial, contrairement à papa dans la bonne, ça passe pas ! Je n'ai rien ressenti ; ni doute, ni émoi, ni surprise, ni entrain, niet ! À part une irrépressible envie de dégueuler mes viscères. Un bouquin infecte et intellectuellement navrant.
Lien : https://uncomptantpourriende..
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