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Critique de LaGeekosophe


Il s'agit de mon tout premier livre de Joël Dicker. Comme beaucoup, j'avais bien sûr entendu parlé de l'auteure grâce à son gros succès, La vérité sur l'affaire Harry Quebert. J'ai simplement eu l'occasion de découvrir La disparition de Stéphanie Mailer, et mon avis en fin de lecture est assez contrasté.

Pour évoquer les points positifs, j'ai apprécié l'atmosphère globale qui se dégage du roman. Elle a ce goût d'Amérique profonde dont l'aspect lisse, douillet et conformiste cache une réalité parfois un peu glauque. La plume de l'auteur peut ainsi se faire remarquablement sarcastique et ironique par moment, le roman tombant parfois dans la critique de moeurs ou de caractère avec un cynisme perceptible.

Certains retournements de situation sont bien trouvés. L'enquête en elle-même est assez prenante et se laisse suivre avec plaisir, même si certains volt-faces sont prévisibles. Elle a cependant assez de surprises et interpelle assez pour qu'on veuille découvrir le fin mot de l'histoire. Enfin, l'aspect caricatural des personnages est parfois assez drôle.

Il y a toutefois de nombreux aspects qui viennent un peu miner cet avant-goût positif. Dans un premier temps, j'ai trouvé l'écriture tombait souvent dans le générique, sans avoir vraiment d'aspérité ou de caractère auquel se rattacher. La lecture est finalement assez oubliable pendant une grande partie de long récit.

Enfin, si l'aspect caricatural est parfois voulu, le manque de maîtrise du style rend certains personnages ou situations terriblement clichés. le flic au passé sombre et dramatique ? Vu. La flic douée qui subit les discriminations alors qu'elle est clairement plus talentueuse ? Vu. L'ado de famille aisée en crise ? Vu. La maîtresse vénale et capricieuse qui sort avec un homme plus âgé ? Vu. Je me demande même si les personnages ne jouent pas eux-mêmes un rôle exagéré d'eux-mêmes, comme s'ils se mettaient constamment en scène. Mais au lieu de voir une habile mise en abîme, certains passages se transformaient en une farce un peu creuse.

Du coup, le roman est un peu trop long et tenir la distance est parfois un peu éprouvant. Il aurait sûrement gagner à mettre en avant moins de personnages pour éviter de trop se perdre dans les détails. Par exemple, les arcs narratifs autour de Begdorf et de maîtresse ou de Dakota en crise (bien que personnage assez touchant et réussi) n'apportent pas beaucoup de choses au scénario central, et perdent plus le lecteur qu'autres choses.

Une lecture mitigée pour ce premier roman que j'ai lu de l'auteur. Ceci dit, les points positifs me donnent tout de même envie de lire la vérité sur l'affaire Harry Québert. Je pense que celui-ci est à réserver aux aficionados de l'auteur.
Lien : https://www.lageekosophe.com
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