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Critique de philonnet


Je me demande vraiment ce qu'on peut trouver d'intéressant dans ce roman. Ni chèvre, ni chou, avec des prétentions de "leçons de littérature", pseudo thriller qui n'arrive pas à la cheville des maîtres américains du genre, c'est un livre de ruminant, où l'on ressasse indéfiniment une pauvre intrigue prévisible dès le premier état. le problème, c'est que le lecteur fait office de bol alimentaire ; c'est lui que l'on trimbale du rumen à la caillette en passant par le feuillet, puis de nouveau rumen, pour finir, je vous laisse deviner, à l'autre bout du parcours alimentaire à moins que ce ne soit dans le cul-de-sac du caecum. L'intrigue s'appauvrit au fur et à mesure qu'on y introduit de nouvelles invraisemblances.
Le style, n'en parlons pas ! C'est creux et ça sonne comme un tissu de platitudes ! Nola Chérie par ci, Harry chéri par là, « Vous essayez de me parler d'amour, Marcus, mais l'amour, c'est compliqué. L'amour, c'est très compliqué. C'est à la fois la plus extraordinaire et la pire chose qui puisse arriver. Vous le découvrirez un jour. L'amour, ça peut faire très mal. Vous ne devez pas pour autant avoir peur de tomber, et surtout pas de tomber amoureux, car l'amour, c'est aussi très beau, mais comme tout ce qui est beau, ça vous éblouit et ça vous fait mal aux yeux. C'est pour ça que souvent, on pleure après » (sic) Si c'est pour découvrir de telles niaiseries que l'on lit, je vais m'empresser de désapprendre à lire.
Quand à la construction en abyme, c'est un ratage complet ; romans dans le roman, on a déjà fait mieux... J'ai longtemps espéré, je dirais même jusqu'à la dernière page, que survienne un revirement radical, où je me rendrais compte brusquement que je me suis trompé, ou qu'on m'a mené en bateau… même pas, ça se termine par un gros prout foireux.
Il reste un coup d'éditeur, précisément de ceux que l'on prétend dénoncer dans le livre… Jusque la ruse grossière qui consiste à utiliser le tableau de Hopper en couverture –tiens donc, ça tombe bien, il est au Grand Palais actuellement- pour apiper le chaland –car il est évident qu'à ce niveau, il est surtout question de vendre un bouquin-. Mais ce qui étonne et ravit dans la peinture de Hopper c'est qu'on soupçonne derrière le vide apparent d'un cliché une vie, un avant et un après… Ici, rien, le vide de poncifs éculés sur l'américan way of life.

Que le Goncourt, ou que des lycéens perdent leur temps à lire un tel chyme stomacal est consternant ; vive Faulkner, vive Steinbeck, vive la littérature, à bas les romans qui se donnent un genre, mais qui n'en sont pas !
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