Points positifs :c'est un piètre roman policier, mais un excellent roman d'aventure – le vrai personnage principal se dévoile tardivement – L'identité de la victime aussi, ce qui est assez rare – L'identité de l'assassin est plutôt une surprise, même si l'auteur laisse le lecteur la deviner. Il y a quelque chose de typique de Dicker, dans sa construction des histoires, qui est génial et qui lui est propre. Il me semble que c'est sa façon personnelle de jouer sur la mise en scène de la temporalité de l'histoire. Malheureusement il y a aussi plein de défauts regrettables.
Points négatifs : Les digressions sur son éditeur
Bernard de Fallois, qui en plus tiennent très à coeur à l'auteur – L'invraisemblance psychologique du changement d'attitude d'Olga, qui n'était pas indispensable pour trouver une raison pour que Lev et Anastasia se retrouvent – de toute façon, le manque d'épaisseur et de vraisemblance psychologique de tous les personnages. C'est dommage car leurs motivations se tiennent, mais
Joël Dicker ne fait pas pour la psychologie des personnages ce qu'il fait pour les actions : préparer les rebondissements pour qu'ils soient crédibles.
La seule chose qui pourrait nous permettre de comprendre le revirement d'Olga c'est qu'à un moment ou à un autre on ait compris que sa recherche d'un riche mari pour ses filles soit due à une peur des tourments de la pauvreté, des soucis quotidiens et non à une quête de notoriété, de mondanité et de frivolité. Mais alors cela aurait été en contradiction avec l'impossibilité pour Anastasia d'avouer à sa mère que Klaus est violent avec elle. Dans ce roman je trouve par ailleurs cela moins gênant que dans d'autres du même auteur, car finalement ce sont un peu des personnages de vaudeville. On aime, ou pas.
Point sur lequel j'hésite à me prononcer, suite à la découverte d'une incohérence :
c'est Alma qui est caché dans la chambre de Macaire, et la première fois que la scène est raconté, le lecteur est trompé (p 287 la scène est décrite du point de vue de Macaire qui croit que sa femme est venue au Palace, puis du point de vue de l'auteur qui ne nous dément pas qu'il s'agit de sa femme) à la relecture, quand on retrouve la scène problématique, c'est jubilatoire, mais en même temps ce qui est énervant c'est qu'on se demande combien de fois l'auteur nous a manipulé ainsi. En fait c'est un roman à relire quasi aussitôt pour apprécier certains détails, mais auquel il manque un petit quelque chose pour qu'on saute le pas et qu'on le fasse.
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