D'une obscure beauté, la poésie d'Emilie Dickinson n'est pas vraiment un remède contre la mélancolie saisonnière! Evitez donc d'ouvrir le recueil si l'hiver vous a fait perdre votre sourire, si les enfants vous ont tapé sur le système toute la journée, si votre patron vous a refusé une augmentation en invoquant la conjoncture.
Car vous risqueriez de sombrer dans une fascination macabre, pour la description détaillée de ce que peut ressentir un pendu, un noyé, ou bien celui qui, dans sa chair encore tiède, entend les pas de ceux qui l'ensevelissent et l'oublient. Car elle excelle dans l'art de dire ce qui n'est plus, ce qui n'est plus pour très longtemps, ce qui se meurt, à peine rassurante quand elle invoque un Dieu sauveur. Fascination relevée tout de même par l'observation des paysages, l'exploration lyrique des sentiments qui l'animent.
Oui dans un sens j'ai aimé lire ces
poèmes : j'ai apprécié leur musicalité, les effets de ruptures parfois (comme il est sympathique pour cela de posséder une édition bilingue!) mais pour en apprécier la signification je les reprendrai en des temps plus heureux...
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