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Critique de Malavella


(Merci à Babelio Masse Crititue et aux Editions Unes de m'avoir envoyé un exemplaire en échange d'une critique).


Le style – des haikus occidentaux
Le traducteur a très bien rendu le style particulier de Emilie Dickinson (comme mentionné dans la préface : des ellipses, des tirets, des verbes non conjugués, des vers denses…).
Parfois, on rencontre des mots difficiles, ou des références qu'il faut connaitre pour comprendre le texte. Mais souvent ce n'est pas le cas. Les poèmes semblent alors très légers.
Pour moi, ces poèmes sont comme des haikus occidentaux. Ils respirent la même sorte de poésie, le même rythme, la même ambiance sobre, brève, et aussi le même contenu (rapport à la conscience, l'essentiel de la vie). Mais la forme des haikus japonais est plus stricte, ils donnent une impression plus dure. Ceux de Emilie Dickinson sont plus légers. Je ne préfère ni l'un ni l'autre, c'est bien qu'ils existent tous les deux.


Le contenu
Avec ce livre, j'ai découvert une vraie poétesse (ou devrais-je dire, philosophe ?). Quand on lit un poème avec toute l'ouverture d'esprit, on peut être entièrement pris par ce poème à tel point que « on est » le poème à ce moment. Un moment qui semble se situer hors du temps. Un poème qui parle de la conscience, de la possibilité pour chacun de découvrir la vie, la mort, la conscience qui se situe hors du temps et qui est important pour tous… source de joie sans conflits, oui, il est possible pour tout un chacun de humer le parfum d'une vie sans égo, et bien plus, de vivre ce que le cerveau (qui fonctionne dans le temps) ne peut pas connaitre. Les poèmes d'Emilie Dicikinson pointent vers cela.
Elle savait combien ce qu'elle écrivait était important pour l'humanité. Elle a travaillé de façon très assidue à ses poèmes, pour qu'ils expriment exactement ce qu'elle voulait y mettre, pour qu'ils ne soient pas mal compris. C'est l'ardeur de quelqu'un qui sait qu'il a un joyau en main qui est important pour l'humanité, qui continue de travailler, (même s'il n'y a de son vivant que quelques poèmes qui sont publiés), car rien d'autre n'est plus important que cela, par conséquent cette personne veut le partager (et aussi parce qu'iel est capable de trouver des mots pour dire l'indicible).


Deuil, solitude
Et le deuil, la tristesse, la solitude ? Oh oui, qu'on connaisse le bonheur, la joie, le soleil dont elle parle ou pas, la vie, la réalité est ce qu'elle est, des êtres aimés meurent, on reste seul… ce qui ne veut pas dire que ce bonheur ne soit pas là. L'éternel se situe hors du temps, le bonheur transparait, le lecteur le ressent.



Belle édition
Il faut aussi mentionner la belle édition des Editions Unes. En effet, à part une belle couverture, l'ensemble écru de la couverture et des pages agréables au grammage / épaisseur élevés, créent de l'espace, nécessaire pour le lecteur pour pouvoir rentrer dans ces poèmes librement, l'esprit ouvert.
J'ai fortement apprécié que sur la page de droite, il y avait le texte français tandis que sur la page de gauche on pouvait lire le texte anglais. C'est important pour certains poèmes. Par exemple, quand on voit le mot ‘esprits' en français et on voit que c'est la traductions de ‘minds'… ce dernier mot a, en anglais une signification un brin différent, qui réfère plus à la conscience, alors que ‘esprit' a une connatation plus religieuse.
Ce qui ne veut pas dire que la traduction ne serait pas bonne, au contraire, le traducteur a livré un très bon travail. Seulement, chaque langue est différente, on ne peut pas tout exprimer d'exactement la même façon dans une traduction. Mais voilà, nous avons aussi le texte anglais qui, en plus, nous fait entendre la musique originelle des poèmes.


Conclusion
Voilà un très beau recueil que je feuillèterai encore souvent. Je vais d'ailleurs découvrir les autres poèmes de Dickinson aussi, les Editions Unes en ont déjà publié plusieurs tomes, et ils sont en ligne en anglais, quelle richesse !
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