Le Neveu de Rameau

« Rira bien qui rira le dernier ». C'est la promesse qui conclut ce grinçant dialogue entre MOI et LUI.

MOI, constant dans le mépris, surplombe d'un point de vue moral, LUI, en train de se répandre en mots, et de se déchirer en tentant d'exister…
Voilà un beau tableau de harcèlement moral.

LUI, comme cible mouvante, ne fait que renforcer le plaisir sadique du MOI.
La cible n'est autre que le neveu de Rameau, ayant réellement existé ; et MOI, presque l'auteur en personne. le cynisme est presque parfait…

J'ai détesté ce livre mais j'ai voulu un moment resté solidaire du neveu, en espérant que la comédie de la vie ait raison du cynisme et du moralisme.

Or, les deux font jeu égal ; le neveu déploie une énergie folle à démontrer tout ce qui se joue dans son quotidien ; c'est très souvent lourd et quelquefois truculent. Lorsque les mimes prennent la place des mots, ils arrachent à peine un rire gêné au MOI…

Ce MOI qui s'en ira poursuivre ses pensées comme ses « catins »…MOI, ou Diderot LUI-même…

« Rien ne dissemble plus de lui que lui-même. ». Je ne suis pas (ce que je suis) et pourtant je pense : voilà l'ouverture…