Le philosophe (
Diderot ? ) et
le neveu de Rameau, un homme sans conséquence, un imitateur, un musicien, conversent à bâtons rompus : les génies, l'idiotisme, les commérages, la duperie, le vol et la vengeance, la flatterie, l'assistance, l'éducation, l'enrichissement, ... Bref, les choix de vie : l'honnête homme VS le vaurien qui profite de l'argent plus ou moins bien acquis. le neveu se définit comme "un brigand heureux avec des brigands opulents".
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Diderot est mon philosophe des Lumières préféré, depuis "
La Religieuse". "
Le neveu de Rameau" est un peu moins bien réussi à mon goût, car il n'y a pas de "montée en puissance" comme dans les page turner, et avec
La Religieuse, c'est une performance pour un roman philosophique !
Non, là, c'est plutôt un balayage de deux choix de vie. Mais une question intéressante enveloppe ce livre : peut-on être malhonnête et heureux ? Si oui, tout le système philosophique basé sur les valeurs de probité associées au bonheur s'écrouleraient-elles ?
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"[LE NEVEU, LUI ] :
Cependant, je vois une infinité d'honnêtes gens qui ne sont pas heureux ; et une infinité de gens qui sont heureux sans être honnêtes."
Ça fait réfléchir, n'est-ce-pas, un tel "contre-argumentaire" ?
Mais j'ai une belle réponse dans le livre :
"LUI :
-- Quiconque a besoin d'un autre est indigent, et prend une position, fait une pantomime. Même le roi prend une position devant sa maîtresse et devant Dieu.
...
MOI :
-- Mais il y a un être qui est dispensé de la pantomime. C'est le philosophe qui n'a rien et qui ne demande rien."
Et il fait prendre conscience au neveu combien de temps il gaspille à faire des pantomimes pour gagner son pain.
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Un beau petit conte sur l'amitié, "Deux amis de Bourbonne" , suit "Le neveu".
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J'aime les philosophes, particulièrement Socrate et
Diderot, qui ne noient pas le poisson, et vont à l'essentiel. Il faudra que je me fasse leur intégrale... Enfin, pour Socrate, c'est vite fait : )