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Critique de jmarcio



Georges Didi-Huberman est un philosophe dont une partie de ses livres traitent de la philosophie de l'image, mais pas que.

Parmi ces oeuvres, certaines concernent les images de la Shoah. Peut-être un hasard de son métier, le premier est peut-être "Images malgré tout", une analyse de quatre photos prises par des juifs du Sonderkommando à Auschwitz - le sens de l'image pour représenter la Shoah. le sens philosophique de ces photos, d'assez mauvaise qualité, est étudié dans tous les sens.

Puis il y au d'autres. le livre "Écorces" relate sa visite à Auschwitz avec une photo qui m'a beaucoup touché : une photo toute simple où on voit une clôture de barbelé et un oiseau par terre de l'autre côté et rien d'autre. de cette photo on peut imaginer qu'a pu représenter cet image pour un prisonnier du camp. Mais ça montre aussi l'empathie de l'auteur devant des images, en apparence, toute simples. On peut comprendre que l'auteur est personnellement concerné, par son histoire, par ce qui s'est passé dans ces lieux, il le dit dans un autre livre : "Éparses".

Ce livre est sorti juste après la sortie du film "Le fils de Saul" de Lazlo Nemes. C'est l'histoire d'un membre du Sonderkommando qui, au moment de vider une chambre à gaz des cadavres des juifs qui venaient d'être assassinés et de les porter aux fours crématoires, il a l'impression d'identifier le cadavre de son fils. Alors, à partir de cet instant, son objectif est de trouver un moyen de sortir le corps de son fils pour l'enterrer avec la présence d'un rabbin que récitera le Kaddish.

Il s'agit bien d'une fiction mais fondée sur la réalité de comment se passait l'assassinat des juifs dans ce complexe de la mort et de ce qui était l'activité des membres du Sonderkommando.

Attentif à l'image, rien ne lui échappe, et en particulier le choix du cinéaste de pratiquement tout filmer avec un objectif court de 40mm, ce qui oblige l'opérateur de se tenir proche de la scène et des acteurs et de se déplacer avec eux, la plupart du temps. Ça donne un effet terrifiant et très proche de la réalité, comme il le dit, d'ailleurs au tout début du livre.

Un livre tout court, à lire, juste après voir le film.
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