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Critique de LightandSmell
La couverture et le résumé m'ont assez intriguée pour me donner envie de me plonger dans cette histoire entraînante et non dénuée de rebondissements.
Si le ton reste orienté young adult et convient parfaitement à la cible du roman, Natacha Didry a su me surprendre par la manière dont elle arrive à piéger les lecteurs. Ainsi, en début du roman, j'ai eu l'impression d'être plongée dans une lutte intéressante, mais classique, entre le bien et le mal. Mais de fil en aiguille, elle pousse les lecteurs à s'interroger sur cette notion de bien et de mal et à réfléchir à la portée de certains jugements, peut-être trop simplistes et donc dangereux. A fortiori quand ils sont émis par des personnes possédant des pouvoirs… magiques !
Car oui, ici, on parle bien de magie, de Flux et de sorcières. Un monde de l'occulte dans lequel la curiosité et le sens de l'observation de Candice, une lycéenne de 17 ans, vont la plonger. Un choc pour cette jeune fille qui, en grande fan de Marie Curie, croit plus en la science qu'en la magie. Et pourtant, ce monde, elle va l'embrasser avec force, peut-être parce qu'il lui permet de se rapprocher d'Assia, une nouvelle élève, et seule personne à part son meilleur ami Bastien, avec laquelle elle se sent une affinité et l'envie de créer des liens.
Étouffée, même s'il lui faudra du temps pour le réaliser, par Bastien, moquée en raison de sa grande taille, et critiquée sans cesse par ses parents qui semblent plus la voir comme une charge que leur enfant, Candice m'a semblé s'accrocher à ce monde magique comme à une bouée lui permettant de sortir d'un quotidien morne et peu réjouissant. Mais son excitation des débuts va laisser place à d'autres sentiments quand certaines réalités commenceront à se dévoiler et le danger faire bien plus que se dessiner.
Je dois reconnaître que Natacha Didry m'a prise de court en apportant une certaine noirceur à son récit. À cet égard, il y a un événement qui m'a particulièrement marquée, n'ayant pas pensé qu'elle s'engagerait dans cette voie. La violence du moment, totalement en accord avec la scène et les enjeux, offre une prise de conscience totale et sans retour possible sur la guerre opposant les Hurleurs et les Murmureuses. Vous verrez que la détermination de ces dernières à protéger le Flux des Hurleurs, ceux-ci ayant tendance à le siphonner alors qu'elles en ont besoin pour exercer leur magie, ne souffre aucune résistance. Quant aux Hurleurs, j'ai apprécié l'originalité de leur capacité et le côté très visuel de la manière dont ils l'utilisent. On peut dire qu'ils portent bien leur nom !
De fil en aiguille, et au gré des révélations, on en vient à se poser des questions sur une situation en apparence simple et à se demander qui sont les gentil(le)s et qui sont les méchant(e)s ? Je vous invite à vous forger votre propre opinion, mais pour ma part, j'ai pris plaisir à découvrir, aux côtés de Candice, les spécificités des Murmureuses et des hurleurs et les réels contours de l'antagonisme les opposant. L'autrice, à travers cette oeuvre de fiction, qui m'a procuré les mêmes sensations que quand je lisais des Chair de poule enfant, aborde également des thèmes importants qui s'ancrent dans la réalité : la solitude des adolescents et leur mal-être/complexes, les amitiés toxiques qui enferment et isolent, les parents défaillants, la jalousie, l'affirmation de soi, l'aveuglement face à certaines croyances, la manipulation, l'appropriation des ressources des uns au dépens des autres, les premiers émois amoureux…
Alors que j'ai passé l'âge de l'adolescence, Natacha Didry a su réveiller en moi certains souvenirs et émotions, preuve de sa capacité à nous immerger sans réserve dans son roman et ceci quel que soit son âge. Je me suis d'ailleurs prise d'affection pour Candice, une jeune fille qui, malgré une vie familiale et sociale très pauvre, a la tête sur les épaules. J'ai aimé sa curiosité, son ouverture d'esprit, son humanité, son courage, et son envie de faire le bien. de la même manière, j'ai apprécié Assia, une jeune fille qui est un peu le négatif de Candice. Quand cette dernière est posée, réfléchie et sérieuse renvoyant l'image de la fille modèle, Assia est plus flamboyante, impulsive et imprévisible. Elle a un côté insaisissable qui exercera un certain attrait chez Candice et les lecteurs, curieux d'apprendre à mieux la connaître.
La relation entre les deux lycéennes s'impose d'elle-même malgré leur caractère diamétralement opposé. Il faut dire que leurs qualités combinées leur permettront d'avancer main dans la main pour remplir une délicate mission, avant de devoir affronter, non sans heurts, leur plus grand défi. Je n'en dirai pas plus, si ce n'est que j'ai aimé la tournure prise par les événements et la manière dont l'autrice pousse ses héroïnes dans leur retranchement, les conduisant à revoir leurs croyances et aspirations à l'aune des événements. Jusqu'au bout, on tremble et on croise les doigts pour que chacune prenne les bonnes décisions et que ce qui avait commencé comme une belle amitié se conclut en beauté.
Quant à la plume de l'autrice, elle se révèle simple et accessible, mais percutante et empreinte d'une belle vivacité parfaite pour retranscrire le rythme de cette histoire sans temps mort. Elle ne se perd pas en détails, ce qui rend la lecture cadencée mais peut-être frustrante pour des lecteurs adultes. Pour ma part, cela ne m'a pas dérangée, appréciant les messages et la capacité de l'autrice à faire réfléchir ses lecteurs à travers un roman de fantasy urbaine étonnamment réaliste.
En conclusion, Vox est un roman de fantasy urbaine YA qui devrait plaire aux personnes appréciant les histoires percutantes dans lesquelles se mêlent habilement magie, dangers, aventure, enquête, mensonges, amitié, et naissance de beaux sentiments. Bien que Natacha Didry nous plonge dans un monde occulte et magique non dénué de violence, et marqué par une lutte plus complexe qu'il n'y paraît, elle arrive à ancrer son histoire dans une réalité qui parlera à de nombreux adolescents et qui ravivera certains souvenirs chez les lecteurs adultes. À noter que si l'histoire est convaincante, l'édition est, quant à elle, très jolie avec ses illustrations à chaque début de chapitre et les volutes reprenant le thème de la couverture.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Si le ton reste orienté young adult et convient parfaitement à la cible du roman, Natacha Didry a su me surprendre par la manière dont elle arrive à piéger les lecteurs. Ainsi, en début du roman, j'ai eu l'impression d'être plongée dans une lutte intéressante, mais classique, entre le bien et le mal. Mais de fil en aiguille, elle pousse les lecteurs à s'interroger sur cette notion de bien et de mal et à réfléchir à la portée de certains jugements, peut-être trop simplistes et donc dangereux. A fortiori quand ils sont émis par des personnes possédant des pouvoirs… magiques !
Car oui, ici, on parle bien de magie, de Flux et de sorcières. Un monde de l'occulte dans lequel la curiosité et le sens de l'observation de Candice, une lycéenne de 17 ans, vont la plonger. Un choc pour cette jeune fille qui, en grande fan de Marie Curie, croit plus en la science qu'en la magie. Et pourtant, ce monde, elle va l'embrasser avec force, peut-être parce qu'il lui permet de se rapprocher d'Assia, une nouvelle élève, et seule personne à part son meilleur ami Bastien, avec laquelle elle se sent une affinité et l'envie de créer des liens.
Étouffée, même s'il lui faudra du temps pour le réaliser, par Bastien, moquée en raison de sa grande taille, et critiquée sans cesse par ses parents qui semblent plus la voir comme une charge que leur enfant, Candice m'a semblé s'accrocher à ce monde magique comme à une bouée lui permettant de sortir d'un quotidien morne et peu réjouissant. Mais son excitation des débuts va laisser place à d'autres sentiments quand certaines réalités commenceront à se dévoiler et le danger faire bien plus que se dessiner.
Je dois reconnaître que Natacha Didry m'a prise de court en apportant une certaine noirceur à son récit. À cet égard, il y a un événement qui m'a particulièrement marquée, n'ayant pas pensé qu'elle s'engagerait dans cette voie. La violence du moment, totalement en accord avec la scène et les enjeux, offre une prise de conscience totale et sans retour possible sur la guerre opposant les Hurleurs et les Murmureuses. Vous verrez que la détermination de ces dernières à protéger le Flux des Hurleurs, ceux-ci ayant tendance à le siphonner alors qu'elles en ont besoin pour exercer leur magie, ne souffre aucune résistance. Quant aux Hurleurs, j'ai apprécié l'originalité de leur capacité et le côté très visuel de la manière dont ils l'utilisent. On peut dire qu'ils portent bien leur nom !
De fil en aiguille, et au gré des révélations, on en vient à se poser des questions sur une situation en apparence simple et à se demander qui sont les gentil(le)s et qui sont les méchant(e)s ? Je vous invite à vous forger votre propre opinion, mais pour ma part, j'ai pris plaisir à découvrir, aux côtés de Candice, les spécificités des Murmureuses et des hurleurs et les réels contours de l'antagonisme les opposant. L'autrice, à travers cette oeuvre de fiction, qui m'a procuré les mêmes sensations que quand je lisais des Chair de poule enfant, aborde également des thèmes importants qui s'ancrent dans la réalité : la solitude des adolescents et leur mal-être/complexes, les amitiés toxiques qui enferment et isolent, les parents défaillants, la jalousie, l'affirmation de soi, l'aveuglement face à certaines croyances, la manipulation, l'appropriation des ressources des uns au dépens des autres, les premiers émois amoureux…
Alors que j'ai passé l'âge de l'adolescence, Natacha Didry a su réveiller en moi certains souvenirs et émotions, preuve de sa capacité à nous immerger sans réserve dans son roman et ceci quel que soit son âge. Je me suis d'ailleurs prise d'affection pour Candice, une jeune fille qui, malgré une vie familiale et sociale très pauvre, a la tête sur les épaules. J'ai aimé sa curiosité, son ouverture d'esprit, son humanité, son courage, et son envie de faire le bien. de la même manière, j'ai apprécié Assia, une jeune fille qui est un peu le négatif de Candice. Quand cette dernière est posée, réfléchie et sérieuse renvoyant l'image de la fille modèle, Assia est plus flamboyante, impulsive et imprévisible. Elle a un côté insaisissable qui exercera un certain attrait chez Candice et les lecteurs, curieux d'apprendre à mieux la connaître.
La relation entre les deux lycéennes s'impose d'elle-même malgré leur caractère diamétralement opposé. Il faut dire que leurs qualités combinées leur permettront d'avancer main dans la main pour remplir une délicate mission, avant de devoir affronter, non sans heurts, leur plus grand défi. Je n'en dirai pas plus, si ce n'est que j'ai aimé la tournure prise par les événements et la manière dont l'autrice pousse ses héroïnes dans leur retranchement, les conduisant à revoir leurs croyances et aspirations à l'aune des événements. Jusqu'au bout, on tremble et on croise les doigts pour que chacune prenne les bonnes décisions et que ce qui avait commencé comme une belle amitié se conclut en beauté.
Quant à la plume de l'autrice, elle se révèle simple et accessible, mais percutante et empreinte d'une belle vivacité parfaite pour retranscrire le rythme de cette histoire sans temps mort. Elle ne se perd pas en détails, ce qui rend la lecture cadencée mais peut-être frustrante pour des lecteurs adultes. Pour ma part, cela ne m'a pas dérangée, appréciant les messages et la capacité de l'autrice à faire réfléchir ses lecteurs à travers un roman de fantasy urbaine étonnamment réaliste.
En conclusion, Vox est un roman de fantasy urbaine YA qui devrait plaire aux personnes appréciant les histoires percutantes dans lesquelles se mêlent habilement magie, dangers, aventure, enquête, mensonges, amitié, et naissance de beaux sentiments. Bien que Natacha Didry nous plonge dans un monde occulte et magique non dénué de violence, et marqué par une lutte plus complexe qu'il n'y paraît, elle arrive à ancrer son histoire dans une réalité qui parlera à de nombreux adolescents et qui ravivera certains souvenirs chez les lecteurs adultes. À noter que si l'histoire est convaincante, l'édition est, quant à elle, très jolie avec ses illustrations à chaque début de chapitre et les volutes reprenant le thème de la couverture.
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