L'"oeil" de Frédéric (Diefentahl):
Que faire avec les multirécidivistes? A partir de quel seuil considère-t-on qu'ils sont libérables? comment leur imposer des soins en prison? Comment agir pour que les crimes ne se répètent pas?
Un sujet épineux, avec d'un côté la sécurité des citoyens à garantir, et de l'autre, des médecins en nombre souvent insuffisant qui n'ont pas la tâche facile.
Je me souviens de mon rôle de profiler psychopathe, dans le film Dédales de René Manzor.
Mon personnage est traité en UMD (Unité pour Malades Difficiles) avec les questions que cela soulève: Comment soigner ce type de personnalité?
Comment font les médecins pour contenir leur propre violence quand ils sont agressés par des malades?
Ces grandes histoires criminelles dessinent de quartier en quartier un chemin de sang qui ne figure sur aucune carte .
Le fameux listing des taxis clandestins qui a permis d'appréhender Bruno Cholet a été établi par une brigade peu connue du grand public et qu'on appelle les "Boers". Rien à voir avec les pionniers hollandais qui se sont installés en Afrique du sud;
Boers vient du mot "bours" (policier en argot russe), un vocable utilisé au début du XXème siècle par les conducteurs de calèches, souvent des immigrés russes.
Les Boers sont les policiers des taxis parisiens chargés de traquer les conducteurs sans licence qui transportent des clients dans leur voiture personnelle.
Ils n'étaient que 12 en 2008 pour surveiller 40 000 véhicules dont 20 000 taxis et les taxis clandestins.
Depuis le meurtre de Suzanna Zetterberg, les effectifs sont passés à 70 agents en civil.
La rue Saint-Maur où vivait la famille de la fillette assassinée, dans le XIe arrondisselent, doit son nom à l'ancien chemin qui conduisait de l'abbaye de Saint-Maur à l'abbaye de Saint-Denis. Tout près, entre la rue du Chemin Vert et la rue Saint -Ambroise, Napoléon fit construire les abattoirs de Ménilmontant, qui furent avec ceux du Roule, de Villejuif, de Grenelle et de Montmartre, le lieu consacré où, jusqu'à la construction sous le second Empire des grands abattoirs de La Villette, des dizaines de milliers de boeufs et de cochons furent assommés, étourdis, suspendus, saignés, découpés, évicérés.
"Le sang ruisselle dans la rue, qui se caille sous vos pieds et vos souliers en sont rougis", écrivait Louis Sebastien Mercier avant la Révolution française dans son "Tableau de Paris".
Les hommes oublieux des crimes qu'ils commettent envers les animaux, préfèrent se concentrer sur leurs propres turpitudes.
Le corps sans vie d'une enfant de douze ans, déposé dans une consigne de la Gare de l'Est ; un satyre moustachu aux yeux vairons, l'un marron et l'aure vert ; un président de la République abolitionniste ; une presse populaire qui se déchaîne contre l'assassin et organise un référendum par cartes postales contre l'abolition de la peine de mort : l'affaire Soleillan cristallise des peurs ancestrales et les interrogations les plus contemporaines (...)