Citations sur Rendez à ces arbres ce qui appartient à ces arbres (52)
Celui qui veut améliorer son sort, avait-il l’habitude de raconter, doit soulever la poussière avec ses pieds au lieu de la garder collée à son derrière.
Au cœur des souvenirs, il y a des lutins, appelés les Kouss, qui habitent dans de vieux baobabs.[...]
Une légende raconte que l'arbre, qui ne se trouvait pas beau, s'était mis à se plaindre auprès de son créateur, une insatisfaction qui amena un jour la divinité de la savane à user d'une solution extrême pour lui fermer son clapet : il vira de bord ! Depuis ce jour, le baobab semble tendre ses racines au ciel et d'arborer cette forme qui lui donne le surnom d'arbre inversé ou d'arbre-bouteille. Et son "goulot" est l'entrée de la maison des Kouss qui peuplaient mon enfance.
Au delà de la compétition, la vie est aussi une terre d’alliance, de coopération et de gratitude mutuelle.
Et il est bien connu, ma petite, que les arbres qui ont moins de racines que de branches sont souvent à la merci de ces grands vents qu’on croyait disparus, mais que l’intégrisme religieux ravive partout sur la planète.
Bercé dans ma jeunesse par ces lointaines sagesses africaines tant imagées, je crois aujourd'hui que les humains sont génétiquement programmés pour s"émouvoir de la poésie des contes. Toutes les cultures qui ont baigné dans l'oralité restent sensibles à ces histoires qui touchent le cœur en passant par l'oreille; à ces fables qui depuis la nuit des temps transportent et enseignent de pertinentes leçons de vie; à ces récits qui faisaient dire à un autre vieillard africain que les contes n'étaient rien de moins que des histoires d'hier, racontées par les hommes d'aujourd'hui, pour les générations de demain.
C’est l’histoire d’un jeune homme qui se préparait à quitter son village pour un long voyage. Il s’appelait Boucar. Avant qu’il quitte sa savane natale, au Sénégal, son grand-papa l’invita à une petite promenade. Une fois à l’extérieur du village, le vieil homme sortit de sa poche un bout de bâton et demanda à son petit-fils de le casser, ce qu’il réussit sans aucune difficulté. Ensuite, le grand-père lui demanda combien ils étaient dans la famille, et le garçon répondit qu’il avait huit frères et sœurs. Le vieil Africain sortit aussitôt de sa poche neuf morceaux de bois d’acacia identiques au premier et demanda à nouveau à son petit-fils de casser ces bâtons. Quand il vit que, malgré toute la force déployée, le jeune n’arrivait pas à briser le paquet, le grand-papa le regarda dans les yeux et lui dit : « Où que tu puisses être sur la planète, mon garçon, souviens-toi que c’est ça une famille ! »
Il a aussi inventé une industrie dont les rejets amènent aujourd'hui une foule des scientifiques à hisser le drapeau rouge d'un dérèglement climatique d'origine anthropique majeur. Ce crachat envoyé dans l'air risque d'emporter le cracheur en retombant, ce qui serait la chronique d'une existence qui a commencé et qui s'est terminé par un bouleversement climatique.
Le bonheur acheté, disait-elle, est souvent aussi volatil qu’un pet de lièvre dans une savane ouverte !
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Ta grand-mère, très avant-gardiste, enseignait que vouloir atteindre le bonheur par la seule course à la possession équivalait à essayer d'éteindre un feu avec de la paille sèche. Le bonheur acheté, disait-elle, est souvent aussi volatil qu'un pet de lièvre dans une savane ouverte! C'est pour ça que lorsqu'un enfant venait au monde dans son village, plus que la richesse et le succès, elle lui souhaitait de la santé et de la compassion pour ses semblables. Le bonheur, disait-elle encore, arrive par la famille, les amis et les autres auxquels on tend la main pour partager des avoirs, des joies et des larmes. Je te souhaite mon fils de toujours garder cette main tendue qui transforme tout humain en un remède pour son prochain et de cultiver chez tes enfants leur capacité d'émerveillement devant cette création qui te passionne depuis l'enfance.
Ton ami Simo jouait au berger avec vous, mais il ressemblait surtout à un agneau sacrifié, lui qui avait toutes les misères du monde à suivre le troupeau. C’est pour ça qu’un jour, au lieu de s’accrocher à la vie, Simo a décidé de s’accrocher à la branche de ce vieux manguier qui vous servait de terrain de jeu.