AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kielosa



Tove Ditlevsen (1917-1976) est avec Karen Blixen (1885-1962) probablement la seule écrivaine danoise connue à l'étranger, bien que Blixen avec son roman "La Ferme africaine" et la version filmée "Out of Africa" par Sydney Pollack de 1985 soit sûrement la plus célèbre mondialement.

Tove Ditlevsen a eu une existence plutôt compliquée : mariée et divorcée 4 fois, des problèmes d'alcool et de drogues toute sa vie et un suicide aux somnifères à l'âge de 58 ans.

En dépit d'une vie trop courte, elle a réussi à publier 29 ouvrages : romans et recueils de nouvelles et de poésie. Elle a écrit son premier poème à l'âge de seulement 10 ans et publié son premier recueil de poèmes à 22 ans.
Ayant vécu toute sa vie dans la capitale danoise, les 3 ouvrages autobiographiques qu'elle a écrits (Enfance, Jeunesse, Poison) ont été baptisés ultérieurement "The Copenhagen Trilogy".
L'auteure a reçu les plus importants prix littéraires de son pays et 2 ouvrages ont fait l'objet de films : "Blinkende Lygter" ou "Lumières dansantes" et "Barndommens gade" ou "Les rues de mon enfance".
En 1999, 56 ans après sa parution, ce dernier ouvrage fût élu, lors d'une enquête du magazine "Politiken", par le public comme "le livre danois du siècle".

"Visages" (ou "Ansigterne") est sorti à Copenhague en 1968 et l'admirable traduction française par Danièle Rosadoni en 1996.

Lise Mundus, 40 ans, a gagné le prix de la littérature enfantine décerné par l'Académie nationale. La soudaine célébrité a "brutalement déchiré le vôile qui la séparait depuis toujours de la réalité".
Elle se souvient de la maxime de Graham Greene : "L'individu est estropié par le succès".

Ce prix entraîne également quelques sérieux inconvénients dans son ménage. Son mari Gert, un obscur fonctionnaire d'État, commence par pure jalousie à la tromper outrageusement, même avec Gitte, l'assistante familiale, qui s'occupe de ses enfants Hanne, Mogens et Søren.
Non pas que Gert ait l'intention de proposer un divorce, comme l'explique le psychiatre Jørgensen, il est trop lié à elle.

N'empêche que la situation psychologique devient de plus en plus insupportable pour notre héroïne et même une discussion avec sa meilleure amie, Nadja au doux visage slave, n'apporte aucun soulagement.

Lise, comme sa créatrice d'ailleurs, décide d'abuser de somnifères et se retrouve dans le service fermé d'un hôpital psychiatrique.

C'est avec cette similitude entre auteure et personnage, écrit 8 ans avant sa propre fin, que j'arrête mon abrégé.

J'ai probablement mal choisi ma lecture de Noël, car il ne s'agit évidemment pas d'un roman joyeux. Mais je ne suis pas déçu, car il s'agit d'une oeuvre fort littéraire d'une dame qui s'y connaît en psychologie.

Tout au long du livre par exemple, il y a des descriptions de visages, ou plutôt de variations d'expressions de visage qui sont à tout point de vue remarquable.

Je termine mon billet par une phrase typique (à la page 41). "Lise se souvint de ce que pauvreté voulait dire. On sautait un repas pour s'acheter un livre longtemps désiré".
Commenter  J’apprécie          606



Ont apprécié cette critique (57)voir plus




{* *}