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Critique de Eroblin


J'ai découvert Victor Dixen l'année dernière en dévorant sa trilogie « Phobos », aussi quand ai-je vu ce roman, je l'ai acheté sans vraiment réfléchir et je dois dire que je n'ai pas regretté mon achat. J'ai beaucoup aimé cette dystopie sur un monde dominé par les robots et l'intelligence artificielle.
Dans cette société (future ?) les robots, machines en tous genres remplacent peu à peu les hommes et les femmes qui sont réduits à des tâches subalternes ou à n'être que des improductifs. Certes, il y des minorités qui tentent de se révolter comme les « humanicistes » toujours prêts à manifester, contester ou, plus radicaux encore, les Affranchis, installés en Lozère le seul département qui vit en totale indépendance par rapport au reste du territoire et qui ont rejeté toute forme de technologie. Mais ces deux groupes minoritaires ne peuvent mettre un terme à l'installation d'une société entièrement automatisée.
C'est dans cet univers qu'a grandi Roxane, elle a vu ses parents perdre leur emploi de comptable, dégringoler l'échelle sociale pour devenir des éboueurs de dernière zone. Pire, sa mère est morte, son père a sombré dans l'alcoolisme et elle, elle est la dernière des cancres de son lycée. Autant dire qu'elle ne parviendra jamais à obtenir son BAC, le brevet d'accès aux corporations qui a remplacé notre bon vieux bac ! Et puis coup de chance, elle est sélectionnée par Noosynth, la plus grande corporation française spécialisée dans l'IA, pour passer une semaine aux îles Fortunées, au cours de laquelle son cerveau sera programmé pour recevoir tout le programme de terminale. Ce qui lui permettra de réussir brillamment les épreuves du BAC. Roxane se retrouve bientôt dans un univers de rêve où, en une nuit, elle devient bilingue, assimile tout le programme de philo, etc… Mais est-il prudent de laisser ainsi son cerveau accessible à un immense logiciel neuronal de programmation ?
J'ai beaucoup aimé ce roman qui se divise en deux parties. La première partie nous amène à découvrir ce site de rêve dans lequel se retrouve projetée Roxane : un décor exotique, des robots pour vous servir, des journées à ne rien faire et des nuits pendants lesquelles, alors que vous dormez, on vous transmet des connaissances. Par contre, la vie quotidienne avec les stagiaires n'est pas un long fleuve tranquille car la plupart ont payé très cher pour être là, alors que Roxanne n'a pas versé un sou, elle a été choisie comme deux autres garçons par Noosynth et n'a rien payé. Elle vient d'un milieu social à des années lumières de ceux des autres stagiaires et les dissensions se font vite sentir. Cette première partie est assez lente, elle permet au lecteur de s'imprégner de l'atmosphère tout en sentant qu'il y a anguille sous roche. A l'image d'un des stagiaires Sinbad, grand amateur de films de science-fiction comme « IRobot » ou « Terminator » ou encore « Blade runner » qui voit dans cette omniprésence de l'IA une menace pour l'humain.
Et le fameux Sinbad a raison d'être méfiant car, un matin, quand Roxanne se réveille, quelque chose a pris le pouvoir sur l'île. Quelque chose qui voit dans une poignée de stagiaires qui n'ont pas succombé à son pouvoir, une atteinte à sa sécurité. Et là, le rythme s'accélère, on assiste à une course contre la montre et une chasse à l'homme qui m'ont tenue en haleine jusqu'à la fin. Et si le roman s'attache à montrer les dérives de l'automatisation de notre société, il n'en reste pas moins profondément humain. Une très bonne lecture que je recommande à tout le monde.
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