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Critique de chambrenoire


D'entrée, le lecteur se demande ce qu'est une daïra. Il s'agit d'un chant religieux chanté et dansé par les hommes. Ce chant est pratiqué dans tous les villages et tisse les liens entre les habitants.
Sans doute que les vers reprennent la forme de ces chants pour célébrer les mots et la proximité des corps qui s'agitent dans la nuit
« La musique est forte dans le noir
Les cuisses se frôlent
Les mains aiment l'aventure
Les seins, les fesses sont d'insolence
Aux yeux qui savent où sont les choses. »

Dans la partie intitulée « premier mouvement » l'auteur, originaire de Mayotte, intercale sa langue, le kibushi avec le français. Les poèmes, très courts, font penser à des haikus. Il y évoque une femme aimée, ainsi que la mère et ses origines
« Je viens du volcan
endormi
au sommet
d'une île qui tremble »

Parmi les nombreux portraits, j'ai été touché par celui du tirailleur de la seconde guerre mondiale. de retour de la guerre, il est oublié ainsi que ses « galons qui se taisent. / dans la malle au coin de la chambre » Et puis, pour célébrer l'anniversaire de la prise de la Bastille, on vient le chercher, on l'exhibe pour l'oublier à nouveau. Cette évocation des soldats de la Coloniale enrôlés de force puis oubliés est cynique et terrible.

L'écriture est limpide avec, parfois, une musicalité dans le rythme. Je me suis laissé bercer et j'ai découvert un monde inconnu et plein de vie.

Je remercie les éditions Bruno Doucey et Babelio pour cette belle lecture

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