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Critique de stephanerenard



La révolution obligée, c'est ce choix auquel nous sommes confrontés ici et maintenant de faire une nécessaire transition écologique. Ce que d'autres auteurs traduisent par transition ou effondrement. Ici David Djaïz et Xavier Desjardins le traduisent en termes économiques et pour mieux asseoir leur raisonnement, Ils commence par établir une comparaison et une analyse approfondie des trajectoires écologiques en Chine, aux USA et en Europe. Chacun de ces géants a en fait même si on ne se rend pas toujours compte établi sa propre trajectoire qui peut se résumer avec la citation suivantes:

« Il faut affirmer politiquement la nécessaire solidarité fondatrice d'un chemin juste et l'inscrire au coeur du contrat social. À l'image de la « civilisation écologique chinoise » ou du messianisme industriel américain, cette solidarité collective peut devenir le mur porteur de notre imaginaire européen refondé en vue de la grande transformation écologique. »

L'analyse des auteurs c'est que la Chine a une trajectoire de marche forcée, les USA de reconquête industrielle verte, mais que l'Europe a une trajectoire bancale, peu coordonnée avec son pacte vert qui pêche par un côté plus normatif qu'incitatif. Gros obstacle pour l'Europe, ses règles sur la concurrence déloyale l'empêchent de financer les industries vertes comme chez nos lointains voisins.

Il faut donc repenser la trajectoire européenne à partir de cette analyse… s'il n'est pas trop tard car la trajectoire actuelle a renforcé l'électorat d'une droite conservatrice qui pourrait bien enterrer la transition écologique pour 5 ans si elle l'emporte aux élections.

Pour cela plusieurs trajectoires économiques sont possibles et permettraient de dessiner une vision souhaitable pour les électeurs :
* un élargissement écologique du concept d'état providence
* changer quelques règles européenne pour s'autoriser à financer une industrie verte.
* penser la redistribution avec des aides écologiques, qui soutiennent particulièrement les ménages les plus modestes.
* repenser la planification européenne sur un mode plus contractuel et plus co-contributif.

C'est un défi que nous devons relever maintenant. Il répond à un constat autant sociétal qu'économique : dans l'écosystème européen, nous devons embarquer dans un récit collectif, constructif et durable. Nous ne pouvons pas échouer par manque de vision.

Ce livre est précieux car si nous ne manquons pas de récits de voeux pieux pour « sauver le monde », nous manquons cruellement d'analyses économiques convaincantes qui prennent en compte la nécessaire adhésion des citoyens et des acteurs économiques.
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