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Critique de luocine


Mon club de lecture me conduit parfois vers des livres dont je n'avais pas entendu parler. le thème du mois de février était l'Iran ? j'y ai découvert Négar Djavadi.
Du début jusqu'à (la presque) fin, j'ai suivi avec passion le récit tortueux et pourtant implacable de la vie de la famille Sadr, de grands notables iraniens. La narratrice Kimia Sadr, est dans la salle d'attente de l'hôpital Cochin, nous comprenons peu à peu le sens de sa démarche. Elle est dans le service de la fécondation assistée, elle est seule alors que tous les autres patients sont venus en couple. Elle s'adresse souvent à son lecteur et pour nous faire comprendre pourquoi elle est là, elle sent qu'elle doit dérouler toute l'histoire de sa famille. Nous passons de la famille d'un très riche propriétaire terrien dont le père est à la tête d'un harem, aux soubresauts de l'après guerre. Les intellectuels exilés iraniens sont, pour la plupart d'entre eux, les défenseurs de Mossammad Mossadegh qui a eu le courage de nationaliser le pétrole au dépend de l'Angleterre, le Shah, soutenu par les anglais et les américains l'a exilé sans l'emprisonner, et cela a été fini de la démocratie en Iran. Une répression de plus en plus sanglante, va s'abattre sur ce pays jusqu'à la révolution qui, hélas pour eux, sera captée par les religieux. On voit aujourd'hui que cette autre chape de plomb a bien du mal à se fissurer.
Sara et Darius, les parents de la narratrice sont engagés dans un combat très inégal qui les conduiront à un exil en France. Comment peut on construire une vie à travers tant de violence, Kimia aura d'autant plus de mal qu'elle ne se sent pas être féminine comme le sont ses deux soeurs.
Le mélange des deux temporalités , l'histoire de l'Iran et ce temps d'attente dans la salle de l'hôpital Cochin s'entrelacent et rajoutent à la tension du récit. Kimia, dit être née plusieurs fois, tout ce qui concerne la construction de son identité s'est passée dans la violence et on espère très fort pour elle que cet d'enfant à venir sera enfin une période pleinement heureuse.

Ce roman permet de mieux comprendre ce pays, du point de vue des classes favorisées et éduquées. On sent une coupure très grande entre eux et le peuple qui sans doute s'est plus reconnu dans les mollahs que dans ces intellectuels laïcs, descendants des seigneurs propriétaires de domaines grands comme des provinces. Je me suis laissée « désorienter » dans ce livre au titre tellment bien choisi, il dit si bien ce que la narratrice a dû vivre pour être enfin elle-même ;
Lien : http://luocine.fr/?p=15991
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