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Critique de Lucrese1


J'ai très peu dormi ces dernières nuit et le responsable n'est autre qu'Anthony Doerr que j'admire! Dire que si je ne m'étais pas enfin décidée il y a à peine un an à lire "Toute la lumière que nous ne pouvons voir" puis "About Grace" (que j'ai lu en anglais avec une traduction néerlandophone), je ne connaitrais toujours pas ce génie de la littérature américaine contemporaine ! Lorsqu'il s'agit d'un écrivain comme Doerr, la bibliothèque achète au moins trois exemplaires de chaque livre, un en anglais, un en français et bien entendu, un en néerlandais, cette fois, j'ai choisi la version française pour ne pas oublier cette langue que je ne pratique plus assez.
J'ai eu beaucoup de mal à rédiger un billet assez intéressant pour vous convaincre qu'il faut lire ce livre, que c'est une merveille, ce ne fut pas facile, j'ai parfois tendance à en dire trop quand un livre m'a autant fasciné, mais je me suis jetée à l'eau !
Tout d'abord, on pourrait résumer ce livre par une question essentielle ou plutôt un fait (et je suis d'accord avec l'écrivain): "La littérature parviendra-t-elle à sauver l'humanité?" ou "La littérature nous sauve, les bibliothécaires sont les gardiens de notre passé, du présent et du futur"
Le titre est la base du livre, il s'agit d'un manuscrit récemment découvert d'un conte d'un ancien écrivain grec, Antonius Diogenes. Ce conte fantastique et mythique sert de toile de fond à l'histoire de Doerr, qui relate trois épisodes de l'histoire humaine.
Nous suivons les vies de cinq personnages particulièrement attachants : Konstance, 14 ans, sur un vaisseau interstellaire générationnel, peut-être à la fin du 21e siècle, peut-être au 22e, et il est prévu qu'elle ne vive pas assez longtemps pour atteindre la destination du vaisseau, mais qu'elle atteigne l'âge adulte et y fonde une famille, transmettant la culture de l'humanité pour qu'un jour, l'homo sapiens puisse se reconstruire sur un nouveau monde intact. Avec un peu de chance, cette planète restera en meilleur état après l'arrivée des humains. Elle est motivée par son besoin de savoir, une curiosité sans limite et une volonté de penser en dehors du vaisseau. Omeir, né en 1439, comme Anna, et chassé de la ville par les habitants parce qu'il est né avec une fente labiale-palentine (mieux connu sous le nom de "bec de lièvre"), il effraie les habitants qui le croient démoniaque et doit fuir, il va trouver de l'aide chez son grand-père qui élève des boeufs. Anna, qui rêve après avoir vu une classe avec des garçons qui étudient le grec, va apprendre la beauté des mots en suivant secrètement des cours. Seymour, né à notre époque, qui ne supporte pas le bruit et se met à hurler lorsqu'il y a trop de pression et dont la maman enchaîne les petits boulots mal payés pour survivre, qui va enfin trouver le calme lors d'une activité extra-scolaire dans une bibliothèque ou encore Zeno, qui réalise très tôt qu'il est homosexuel mais dans l'Idaho des années 1940, c'est interdit, il doit donc garder cette partie de lui cachée. Zeno, que nous allons retrouver comme prisonnier de guerre pendant la guerre de Corée, lorsqu'il apprend le grec, et comme professeur octogénaire à notre époque. le lien entre ces personnages : le pouvoir de la littérature, de l'histoire, du livre, du mot. Et, lorsqu'elle est disponible, la merveille des livres rassemblés dans une bibliothèque, qu'il s'agisse d'une ancienne salle de rouleaux de papyrus, d'une version du 20e siècle en briques et mortier ou d'une éventuelle bibliothèque virtuelle du futur.
Il n'y pas pas vraiment d'ordre chronologique et les aventures de ces cinq merveilleux personnages se croisent, cela ne m'a pas ennuyé du tout, ni enlevé l'envie de continuer à lire, à vivre leurs fabuleuses histoires!
J'ai été happée dès la première page, même si tous ces points de vue et toutes ces époques différentes m'ont paru un peu chaotiques au début. C'est comme lire cinq histoires en une seule, y compris les flashbacks. Parfois, je devais m'arrêter un instant pour me rappeler ce qui s'était passé auparavant dans cette ligne temporelle spécifique. Mais cela n'a pas duré longtemps ; l'écriture d'Anthony Doerr est si passionnante et captivante que je me suis vite replongée dans le livre, voulant en lire plus, plus, toujours plus. Je voulais être avec Anna, puis avec Omeir, je voulais retourner auprès d'Anna, mais je voulais aussi continuer à lire sur Zeno et Seymour, et désespérément sur Omeir, je voulais absolument savoir ce que Konstance faisait dans l'espace, alors j'ai continué à lire frénétiquement…

Il est clair que j'ai adoré ce livre, et que vous incite à lire cette histoire ! Quand on peut écrire comme ça, on mérite un deuxième prix Pulitzer !
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