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Critique de Geolivres


Toute la lumière que nous ne pouvons voir d'Anthony Doerr, c'est l'histoire de deux adolescents, Marie-Laure, une jeune française, aveugle, curieuse et sensible et Werner, jeune garçon allemand, prodige des radiocommunications, dont l'existence va être bouleversé par la Seconde guerre mondiale. L'auteur, Anthony Doerr, décrit avec précision et sensibilité les affres de l'Occupation et de l'Allemagne nazie à travers le quotidien d'une jeune fille ayant perdu très tôt la vue, ballottée de Paris à Saint-Malo et d'un orphelin du bassin minier de la Ruhr, enrégimenté comme la plupart des enfants de son âge dans les jeunesses hitlériennes puis dans la Werhmacht, le tout sur fond d'intrigue autour de la recherche d'un fabuleux diamant sans nul autre pareil.
L'enchaînement de courts chapitres, la justesse des émotions ressenties par les protagonistes, le chassé-croisé entre initiation à la résistance pour Marie-Laure et apprentissage de la radiogoniometrie dans la lutte contre les partisans pour le jeune Werner, dévoilent une lente montée en tension à mesure que les années de guerre s'écoulent.
Les quelques allers-retours temporels entre l'abandon de Paris en juin 40 au moment de la débâcle et le bombardement par les Alliés, quatre années plus tard, de l'ancienne cité corsaire, semble briser un peu l'effet crescendo, en dévoilant comme à l'avance des pans de l'intrigue finale mais en définitive, à mesure que passé et présent se rapprochent pour enfin fusionner dans les derniers chapitres du récit l'effet obtenu n'en est que plus réussi et l'intensité accrue.
Outre les deux adolescents, la personnalité du compagnon de chambrée de Werner, Frédérick, est particulièrement émouvante car celui-ci, probablement guidé par le modèle familial, est comme un oiseau qui se laisse volontairement mettre en cage et qui, lentement, dépérit sous les coups d'adolescents endoctrinés dans les Hitlerjugend.
L'écriture est belle, parfois poétique, Anthony Doerr réussi à nous imprégner de la personnalité des deux adolescents, particulièrement touchante quoique différente. Marie-Laure et Werner sont comme d'abord livrés à eux-mêmes mais dans deux directions opposées, chacun s'accrochant à ses propres ressources, à des repères qui leur permettent de garder la tête hors de l'eau tandis que le flot des évènements s'accélère avec la fin de la guerre.
Sans dévoiler la fin de l'ouvrage, celle-ci m'a laissé avec un léger sentiment d'inachevé ou d'interruption trop brutale, néanmoins on referme l'ouvrage avec un pincement au coeur.
En définitive, une très belle histoire.
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