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Critique de Lauquilit


Quand une femme part à la recherche du temps perdu...

Il faut, d'ores et déjà, avouer que le titre de ce petit livre est des plus séduisants. Quand, en plus, un jeune libraire plein d'enthousiasme vous recommande une oeuvre écrite par une pionnière du féminisme, cela devient irrésistible.

Ce titre reprend le fameux « deviens ce que tu es » de Nietzsche , sans doute la citation la plus célèbre et la plus galvaudée de la philosophie, mais elle est ici subtilement modifiée pour devenir une véritable injonction féministe. L'héroïne se fait cette réflexion parce qu'elle s'est aperçue qu'elle n'était pas encore elle-même et elle a pris conscience de son aliénation, au sens propre et au sens figuré. Ce n'est donc pas un hasard si nous rencontrons cette héroïne, au début du livre, dans un asile.

L'histoire nous fait, en effet, découvrir Agnès Schmidt, une femme âgée de 54 ans, que l'on pense folle et qui a été internée dans les environs de Berlin. Elle est suivie par un médecin qui s'intéresse de près à son cas. Quand elle lui confie son journal, le docteur Behrend s'empresse de le lire et de nous livrer son contenu.

J'avoue que j'étais aussi impatiente que le médecin de découvrir ce journal intime et je me suis arrêtée souvent pour recopier des citations tant son contenu me semblait riche : réflexions d'épouse et de mère, réflexions de femme bien sûr et réflexions sur la vieillesse aussi d'une grande acuité. Un roman qui prouve que l'on peut se révéler à soi-même à tout âge, que l'important est d'être soi et non ce que les autres attendent ou veulent que l'on soit.

Cette lecture a fait écho à 𝑅𝑒𝑛𝑎𝑡𝑎 𝑛'𝑖𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑞𝑢𝑜𝑖 que j'ai aussi découvert cette année. Là aussi une femme veut tardivement se libérer, s'aperçoit qu'elle n'a pas vraiment vécu pour elle-même et semble re-naître.

C'est un texte fort et émouvant avec une post-face très enrichissante. Je vous conseille bien sûr de lire l'ensemble de cet opuscule.
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