AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nicolino


Je ne me rappelle pas de Marquis de Sade, tout juste de la fin de Marc Seberg, les groupes dans lesquels Philippe Pascal chantait ne m'intéressaient pas. J'ai écouté plus tard Dantzig Twist, Rue de Siam, le Chant des Terres, etc. Leurs discographies donnent une idée du romantisme et de la noirceur musicale de la fin des années 70 et des années 80. À Rennes on rit peu à cette époque là, comme à Manchester ; Marquis de Sade sort deux albums, puis se disperse entre les groupes Octobre et Marc Seberg.

« Rennes n'était pas loin, cent kilomètres tout au plus, mais cette distance nous paraissait infinie. Un monde existait en effet entre l'effervescence musicale rennaise, qu'incarnaient Marc Seberg, Étienne Daho et quelques autres, et la stagnation à laquelle la scène nantaise semblait condamnée, elle qui n'abritait aucune formation digne de se diffuser hors les murs. »

Les premières pages témoignent d'une occasion manquée, Ph. Pascal mourant au lendemain d'un vague échange de messages en vue d'une écriture commune.
Le livre n'a rien d'une biographie, même si la vie de Ph. Pascal y est largement évoquée, il s'agit de la propre histoire de Dominique A (ou Ané pour ce livre) avec ces groupes, entre fascination puis indifférence et rejet, jusqu'à leur première rencontre, puis les rapports de loin en loin et enfin un rapprochement en 2017 lors de la reformation de Marquis de Sade pour quelques concerts.

Ce qui frappe c'est l'humilité et la franchise de Dominique A, son jugement sur lui-même est sans aménités, l'autoportrait y est amer. Il a été prétentieux, dédaigneux, l'assume, le regrette. Ce court livre est là pour en témoigner, son écriture est précise, sobre, modeste.
C'est un livre sur le temps qui passe, la jeunesse que l'on regarde filer, vite, trop vite.

À compléter par l'écoute sur l'album Vie Étrange de la reprise de « L'éclaircie » de Marc seberg ; et surtout du très beau morceau, presque un tombeau, « Nationale 137 »* qui se termine par les mots de Philippe Pascal à l'adresse de Dominique A : « C'est bien ce que tu fais, prends soin de toi ». le texte de cette chanson clôt « Fleurs plantées par Philippe ».

* Sur Ursa Minor, le disque bonus de l'album Tout Latitude.
Commenter  J’apprécie          115



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}