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Citations sur Je suis la bête (27)

Ils la tueront sans savoir qu'ils commettent un crime bien plus grave qu'ils ne le pensent : ils privent le monde d'une chose belle, une chose pure, vraie.
Une chose sacrée.
Ils ne faudrait pas les toucher, les choses sacrées.
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Mimi ferme les yeux, sa blessure lui fait mal, sa tête lui pèse, une chose dedans, dans sa tête, lui pèse, puis il ouvre les yeux. A nouveau il demande où ça en est. Carmine dit, avec cette voix de merde, il dit qu’ils ont découvert que, un jour avant les faits, on a vu Michele devant le lycée, il s’était approché d’une gamine, elle était assise sur un scooter garé, Michele s’est approché, on l’a vu parler un moment avec la gamine, puis lui donner une chose, Michele à la gamine, une chose comme un livre ou des feuilles, puis la gamine a éclaté de rire, et rien, après ça Michele est parti, il est allé en cours, il était huit heures du matin, et rien, il a été nerveux toute la journée, sans parler, toute la journée, et rien. Mimi reste silencieux un moment, il fixe Carmine, puis il demande qui est c’te gamine. Carmine dit qu’ils savent où elle habite, qu’elle vit seule avec sa mère, qu’ils y vont quand ils veulent lui poser quelques questions.
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Et Mimì pense qu’il va les tuer tous. Tous, s’ils ne partent pas, s’ils ne partent pas d’ici, s’ils ne le laissent pas seul, dans ce salon, Mimì va faire un carnage, il va les tuer tous. Dans ce salon, où il y a eu de bons moments, rien que des bons moments, des soirées à jouer aux cartes, du vin, des amis, des parents, des discussions, des projets, des rires, les femmes à côté en train de dormir, dans ce salon, qu’on n’ouvrait que pour ça, pour les soirées. Et maintenant, tout est humide, tout suinte, avec un cercueil, fermé, entouré de chaises, des chaises partout. Les femmes, assises, qui se donnent de l’air avec leurs éventails, les hommes, debout, qui vont et viennent, les vêtements, la peau, tout est humide, tout suinte, même les meubles, tout. Les personnes, les tasses, les thermos, les cafetières. Tout. Et il y a une odeur dans ce salon, une odeur insupportable qui se dépose partout, de café corretto à l’anis. Seuls les hommes le boivent, tandis qu’ils vont et viennent, échangent des signes, des regards. Les femmes, non. Certaines pleurent, certaines fixent le sol, tout agitées sur leur chaise, muettes. Les hommes sortent fumer, rentrent, s’observent, des signes, des regards. Il y a une espèce d’odeur dans ce salon, et des fleurs, des couronnes de fleurs, autour du cercueil.

Tout est humide, tout suinte.
 
Et puis il y a une bannière, à côté du cercueil. Une bannière énorme, avec un Christ imprimé, un Christ qui semble te regarder, le visage un peu tourné vers la gauche. Le visage du Christ, dans ce salon. Un cercueil au centre, un cercueil fermé, plein, plein d’un corps. Un corps de quinze ans, un mètre soixante à peine, cent trente kilos, cheveux noirs, bouclés, yeux noirs, petits, joues rouges. Mais on ne le voit pas, on ne le voit pas, on ne voit rien, le cercueil est fermé, il est plein, mais il est fermé, le cercueil. Et le Christ, sur la bannière, le visage un peu tourné vers la gauche, qui semble te regarder.

(INCIPIT)
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Je jure sur la pointe de ce poignard, baigné de sang, d'etre fidèle à cette société organisée, de renier père, mère, frères et sœurs, jiusqu'à la septième génération. Je jured'ëtre toujours fidèle à cette société d'hommes libres, actifs et affirmatifs appartenant à la Sacra corona unita et de représenter partout le Saint, saint Michel archange. Serment des membres de la Sacra corona unita
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La femme était une dame âgée et délicate. Ils l’ont gardée ici juste quelques heures, mais je suppose qu’elles ont suffi à la dévaster. Ils m’ont dit que c’était ta professeure de littérature anglaise. Elle ne savait pas de qui tu es la fille, elle te recalait régulièrement à son examen.
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Elle lui a inculqué certaines manières de voir la vie, toujours à lui répéter que les choses doivent être vécues à échelle humaine et que oui, tout meurt, mais un jour tout peut renaître.
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Avec cette fille je ne sais plus ce que je veux. Avec cette fille mon inconscient se renverse sur moi, tel un encrier sur une feuille, il tache toutes mes pensées.
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Tu sais rien, toi!" lâche-t-elle. Dans les dernières syllabes sa voix tremble, comme perchée sur une arête qui s'effrite doucement - l'arête d'un pleur.
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Elle fait tout pour ne pas penser à la trace de Michele. Elle fait tout pour ne pas se demander quand ils vont la nettoyer correctement. Hier elle a entendu son père vociférer au téléphone, il parlait avec un conseiller municipal ou quelqu’un comme ça. « Fais-moi nettoyer c’te putain de rue », hurlait-il, « sinon je t’ouvre le crâne et je chie dedans, t’as compris ? »
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Elle n’aura jamais une mère comme ça : elle n’arrive même pas à se l’imaginer concrètement, une mère comme ça. C’est inutile d’imaginer la voir loin de cet évier, de ces fourneaux, de ces foutues pâtes aux moules.
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