AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de aranzueque-arrieta



Les petits garçons naissent aussi des étoiles
Emmanuel B. Dongala
Motifs

Matapari nait deux jours après ses frères, le jour du vingtième anniversaire de l'indépendance du Congo. Il est le dernier des triplés. Cette singularité le poursuit tout au long de sa vie, à travers une curiosité toujours renouvelée pour le monde qui l'entoure.
Dans son petit village congolais, gravite autour de lui toute une galerie de personnages attachants: son père, professeur de sciences et humaniste assoiffé de savoir; sa mère, fervente chrétienne qui s'ouvre à la pensée universelle; ses frères Banzouzi et Batsimba, fans de films d'action; son oncle opportuniste Boula Boula qui envisage ses opinions politiques en fonction de ses intérêts personnels; son grand-père, instituteur à la retraite, fervent défenseur de la laïcité, qui incite Matapari à lire aussi bien le livre des hommes que celui de l'univers.
La vie du garçon est rythmée par les événements politiques qui sclérosent ou agitent son pays d'Afrique équatoriale: le quatorzième anniversaire de la Révolution menée par le «Guide suprême», mis en scène par l'oncle Boula Boula qui prend en route le train du Parti Unique s'improvisant docteur en Agitation et Propagande; l'arrestation de son père emprisonné pour avoir distribué des tracts en faveur de la démocratie et de la liberté d'expression; l'insurrection populaire menée par sa mère; les élections démocratiques où pullulent les candidats escrocs qui se font passer pour des hommes providentiels...

Les petits garçons naissent aussi dans les étoiles est une chronique de la vie africaine.
Avec une joyeuse lucidité, Emmanuel Dongala, à travers le regard de Matapari, relate les maux de son continent rongé par la corruption et l'ignorance crasse de ses responsables politiques.
Le roman n'est cependant pas misérabiliste, certains personnages, comme le grand-père, le père ou Matapari, représentent une vraie lueur d'espoir dans cet Afrique enlisée dans sa propre malédiction.
La narration de l'adolescent donne au roman une tonalité faussement naïve aux accents picaresques qui rend la lecture agréable et émouvante par moments, notamment la très belle scène de la mort du grand-père.
Les personnages sont attachants, mais d'un point de vue strictement littéraire le travail d'Emmanuel Dongala manque souvent de consistance.
On a vraiment l'impression depuis une vingtaine d'années que la littérature africaine n'arrive pas à se sortir de ce genre de chronique quelque peu infantile qui la décrédibilise, comme si beaucoup d'auteurs du continent se sentaient obligés de proposer leur adaptation africaine de la vie devant soi.

http://faranzuequearrieta.free.fr
Lien : http://faranzuequearrieta.sk..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}