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Lecture en 2017- Relecture en mars 2024


" Candide au Congo", ce couple de mots qui résument au mieux ce roman...

Un écrivain découvert et adoré avec son roman
" Photo de groupe au bord du fleuve." ( parmi mon "hit- parade" de livres inoubliables!)

Dans celui- ci, le protagoniste principal, Matapari, " notre Candide" est un miraculé. Il n'était franchement pas attendu, n'aurait pas du naître. Il arriva sur cette terre congolaise, deux jours après ses deux frères....joyeux luron, faisant le dernier garçon facétieux de ces triplés, grandissant avec toutes les questions et curiosités enfantines, puis adolescentes !

Par ses yeux...ses apprentissages, ses mésaventures, ses rencontres avec la famille, les villageois, on va apprendre, faire connaissance avec les coutumes, les traditions, l'histoire, la politique du Congo,les luttes intestines pour parvenir à la démocratie. Les caricatures de la Dictature, des petits chefs, dont l'oncle de Matapari, assoiffé de pouvoir et de gloriole...

Une famille aimante, assez aisée, un père instituteur, brillant, grand lecteur, personnalité lunaire, plus captivé par le savoir que par la politique, contrairement à l'Oncle...!

"Mais le monde est plein d'énigmes car tout ce qui est profond ne se révèle pas au premier coup d'oeil; l'univers s'avance masqué et les hommes, après avoir mangé, dansé et fait l'amour, passent le reste de leur temps à essayer de déchiffrer ce qui se cache derrière l'apparence des choses. C'est pourquoi ils écrivent des livres et ceux qui ne savent pas écrire interrogent les forêts, écoutent les animaux, creusent la terre ou regardent les étoiles. Sache lire mon enfant, sache lire et les livres des hommes et le livre de l'univers. Et apprends sans cesse chez les savants".

Une lecture très vivante, chatoyante...où Dongala fait passer l'air de rien, moult informations et remarques ironiques, par l'intermédiaire de son narrateur d'enfant naïf, découvrant le monde et les Humains qui l'entourent, ceux- ci, très accaparés par la politique et les honneurs.. !
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On retrouve toute l'histoire du Congo dans la bouche d'un adolescent de quinze ans. On retrouve également les moments forts qui ont bouleversés l'Afrique tels que la colonisation, la période des indépendances, la poussée du communisme dans certains pays et enfin le souffle du vent de la démocratie, on retrace là les éventements cruciaux qui constituent l'histoire contemporaine de l'Afrique.

L'auteur choisit le regard d'un adolescent pour nous plonger dans le métissage des cultures auquel la vie sur la terre congolaise se trouve confronter, entre coutumes et modernités, entre capitalisme et communisme, entre politique et social. le plus magique dans Les petits garçons naissent aussi dans les étoiles, est qu'Emmanuel Dongala ait réussit à nous faire comprendre toutes ces nuances avec un langage simple entaché de beaucoup de naïveté qui, en fait, ne reflète que, je pense, l'âme de la mentalité congolaise où on se retrouve simplement confronter aux faits et non aux jugements. le regard de Matapari, un jumeau des triplé, par lequel nous visitons le Congo, est limpide dans son jugement, lucide dans sa candeur si bien que tout évolue de questionnement en questionnement comme si l'auteur voulait faire planer une espèce de doute chez le lecteur, on ne peut arrêter, ni fermer aucun raisonnement de Matapari, tout est ouvert, aussi on retrouve cette logique avec l'illustration de la couverture où l'on voit un professeur en plein exorcise de sa profession comme si on disait à bon entendeur salut...

Un beau livre à découvrir assurément!
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L'histoire est peu commune : Matapari est un enfant oublié. En effet, sans qu'on s'y attende, il naît un jour après ses frères jumeaux. Sa naissance fait parler! le cadet de triplés grandit aux côtés de ses frères, même s'il reste un peu en retrait et il raconte. Il raconte tout ce qu'il voit et pose un regard naïf puis lucide sur les personnes marquantes de son existence ; son père, son grand-père, son oncle... ainsi sur l'histoire de son pays, qui pourrait être le Congo. Sous couvert d'un humour féroce, Dongala dévoile un pays où les traditions et la modernité se côtoient ainsi qu'une politique très dure… A lire absolument !
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Quelle joie de retrouver l'écriture et l'univers d'Emmanuel Dongala.
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Dans ce roman initiatique, nous suivons Matapari, dont la naissance fut des plus étranges. Sa mère attendait des jumeaux, qui virent le jour sans souci, mais quelques jours plus tard, Matapari pointa le bout de son nez. Tantôt enfant du diable, tantôt don du ciel, Matapari marque les esprits et tente de trouver sa place. de ses yeux d'enfant, il découvre le monde qui l'entoure : la foi de sa mère et sa combativité, l'amour de son père pour le savoir et la liberté, les manigances politiques de son oncle. Il nous parle des grands épisodes politiques qu'a connu son pays avec beaucoup de candeur. Cette naïveté nous fait lire ce roman le sourire aux lèvres, c'est ce qui apporte un peu de légèreté au récit car ce roman est bien éprouvant : on ressent beaucoup de lassitude, de colère à voir et revoir toujours les mêmes magouilles politiques, les mêmes extrémistes, les mêmes manipulations, les retournements de veste et les violences.
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À travers la parole de ce jeune garçon, Emmanuel Dongala nous raconte l'histoire de son pays et l'histoire d'un petit homme qui devint grand.
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C'est le libraire de Montreuil Jean-Marie Ozanne qui m'a chaudement conseillé la lecture de ce livre lors d'une soirée lecture animée par Marc Roger qui nous avait fait rire avec un passage de "Verre cassé" du congolais Alain Mabanckou. Emmanuel Dongala est lui aussi né au Congo et ce livre retrace avec une truculence jubilatoire les 16 premières années de sa vie dans une petite ville, loin de la capitale Brazzaville mais pas à l'écart des tribulations des dirigeants du pays. Ce livre fourmille de détails sur la vie de ce jeune garçon en commençant par sa naissance inattendue et cocasse. le regard est tantôt naïf et tantôt très affuté et l'on suit avec beaucoup de bonheur, à travers ces yeux d'enfants, le cheminement difficile du pays vers la démocratie tout en assistant avec le papa à la résolution de la conjecture de Fermat ! Ainsi, je ne m'attendais pas à voir cité dans ce livre un autre livre pour moi fameux : "Gödel, Escher, Bach, les brins d'une guirlande éternelle" de Douglas Hofstader ! Vraiment étonnant ce Dongala ! Je viens d'acheter un autre livre de lui : " Jazz et vin de palme", un livre de nouvelles paru lui aussi au Serpent à Plumes.
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Voici un roman africain magnifique portant un regard cocasse acerbe sur la décolonisation et les régimes politiques africains post-coloniaux, tout cela vu à travers le regard malicieux d'un jeune garçon.
Les thèmes développés dans ce livres sont la réalité africaine, le merveilleux... Beaucoup de poésie, de référence aux étoiles à la science ( surement autobiographique) étant donné que Dongala est prof de Chimie.
Personnage haut et en couleur , la famille participe à l'évolution du régime: d'un côté, son tonton Boula-Boula est un arriviste qui monte peu à peu à la tête du gouvernement pour devenir le numéro 2 de la dictature; de l'autre côté, son père, instituteur humaniste, luttant pour l'instauration d'un régime démocratique. La mère de Matabari pieuse catholique et plein de courage.
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Ce "Candide en Afrique" commence comme un conte et le début était très prometteur : un triplé imprévu nait un jour après ses frères jumeaux. Âgé de 15 ans, il nous raconte des événements de sa vie, mêlant son cheminement personnel et l'histoire (à gros traits) politique du Congo. Au fil des pages, j'ai fini par me laisser gagner par un ennui dont l'auteur lui-même semble conscient (il fait dire plusieurs fois à son héros "je ne voudrais pas vous ennuyer"...) : la naïveté de l'enfant manque de relief, d'évolution, et m'a paru artificielle, permettant à l'auteur d'exprimer son propos mais pas très crédible.
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Les petits garçons naissent aussi des étoiles
Emmanuel B. Dongala
Motifs

Matapari nait deux jours après ses frères, le jour du vingtième anniversaire de l'indépendance du Congo. Il est le dernier des triplés. Cette singularité le poursuit tout au long de sa vie, à travers une curiosité toujours renouvelée pour le monde qui l'entoure.
Dans son petit village congolais, gravite autour de lui toute une galerie de personnages attachants: son père, professeur de sciences et humaniste assoiffé de savoir; sa mère, fervente chrétienne qui s'ouvre à la pensée universelle; ses frères Banzouzi et Batsimba, fans de films d'action; son oncle opportuniste Boula Boula qui envisage ses opinions politiques en fonction de ses intérêts personnels; son grand-père, instituteur à la retraite, fervent défenseur de la laïcité, qui incite Matapari à lire aussi bien le livre des hommes que celui de l'univers.
La vie du garçon est rythmée par les événements politiques qui sclérosent ou agitent son pays d'Afrique équatoriale: le quatorzième anniversaire de la Révolution menée par le «Guide suprême», mis en scène par l'oncle Boula Boula qui prend en route le train du Parti Unique s'improvisant docteur en Agitation et Propagande; l'arrestation de son père emprisonné pour avoir distribué des tracts en faveur de la démocratie et de la liberté d'expression; l'insurrection populaire menée par sa mère; les élections démocratiques où pullulent les candidats escrocs qui se font passer pour des hommes providentiels...

Les petits garçons naissent aussi dans les étoiles est une chronique de la vie africaine.
Avec une joyeuse lucidité, Emmanuel Dongala, à travers le regard de Matapari, relate les maux de son continent rongé par la corruption et l'ignorance crasse de ses responsables politiques.
Le roman n'est cependant pas misérabiliste, certains personnages, comme le grand-père, le père ou Matapari, représentent une vraie lueur d'espoir dans cet Afrique enlisée dans sa propre malédiction.
La narration de l'adolescent donne au roman une tonalité faussement naïve aux accents picaresques qui rend la lecture agréable et émouvante par moments, notamment la très belle scène de la mort du grand-père.
Les personnages sont attachants, mais d'un point de vue strictement littéraire le travail d'Emmanuel Dongala manque souvent de consistance.
On a vraiment l'impression depuis une vingtaine d'années que la littérature africaine n'arrive pas à se sortir de ce genre de chronique quelque peu infantile qui la décrédibilise, comme si beaucoup d'auteurs du continent se sentaient obligés de proposer leur adaptation africaine de la vie devant soi.

http://faranzuequearrieta.free.fr
Lien : http://faranzuequearrieta.sk..
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C'est l'histoire de Matapari, le dernier-né de triplés. A travers son regard faussement naïf, nous voyons l'évolution politique de son pays.

Emmanuel B. Dongala est congolais et enseigne la littérature francophone et la chimie aux Etats-Unis. Loin des clichés et des images pittoresques de l'Afrique traditionnelle, il nous dresse ici sans misérabilisme et avec beaucoup d'humour, le portrait d'un pays, comme on en voit beaucoup, laminé par les luttes de pouvoir et la corruption...

la suite sur http://leslecturesdeclarinette.over-blog.com/article-663844.html
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Emmanuel Dongala. Je n'ai jamais entendu le nom avant qu'un ami, Christopher Scholz m'a croisé à la bibliothèque en train de retourner Les Petits Garçons Naissent Aussi des Etoiles, en me disant que c'était excellent. J'avais déjà 4 livres à sortir, mais le mot « excellent » et livre, surtout par un auteur Africain, je ne peux pas résister.
Quelle découverte ! Dongala est un talent énorme. le lieu : un village au Congo Brazzaville. L'époque : Sassou. Ce roman est rempli de l'humeur et de tristesse. Humeur, parce que on ne peut pas survivre dans un tel climat politique si on n'est pas capable de rire. Triste, parce que c'est l'histoire trop connu de trop de pays sur ce continent – le chef devient dictateur et garde le pouvoir a un prix trop élevé. C'est l'histoire d'un petit peuple qui visent grand pour reprendre le contrôle de leur destin pour faire une vraie démocratie.
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