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Critique de Marie987654321


Sous ce très très beau titre ( je n'ai même pas lu la quatrième de couverture avant de l'emprunter dans ma bibliothèque préférée), un magnifique portrait d'un groupe de femme congolaise, casseuse de pierre au bord du fleuve. Chacune a son histoire, triste ou tragique, qui l'a menée au bord de ce fleuve pour se briser le corps à casser ces pierres, vendues 10 000 francs le sac pour des chantiers de travaux publics.

Un récit militant sur la condition des femmes, l'injustice sociale et le combat collectif qui réussit à faire vivre des personnages attachants et un peu plus complexes que leur rôle social. Au fur et à mesure que le récit avance, le lecteur découvre, par flash back, l'histoire de chacune d'elles : le femme veuve, chassée par la famille du défunt ; celle accusée de sorcellerie et chassée de son village par ses propres enfants ; la jeune femme qui a fui un mariage forcée à 13 ans ; le "deuxième bureau" agressée par la première dame. Des femmes de tous les milieux que la fragilité sociale de leur condition de femme, donc dépendante des hommes pour vivre, réunit .. Seules elles ne peuvent que survivre.

La protagoniste principale est Mereana, qui a quitté depuis peu un mari volage pour lequel elle a sacrifié ses propres études et espérances professionnelles à cause d'une grossesse précoce. Elle devient le porte parole de ces femmes qui refusent de continuer à vendre leur sac de pierre à 10 000 francs mais en exigent 20 000. Elles sont frappées, arrêtées… mais la politique s'en mêle. Leur simple combat prend de l'ampleur et de la visibilité. Elles se retrouvent confrontées au média, aux ministères et à la corruption.

Emmanuel Dongala, fait le choix, plutôt rare de parler à la deuxième personne du singlier : comme s'il racontait toute l'affaire à Mereana, elle-même. Il évite peut être ainsi à la fois la position de l'écrivain omniscient et le " je" trop intime. le "tu" lui permet de la regarder avec admiration et d'être le miroir dans lequel elle peut, elle aussi, admirer sa force et se reconnaitre comme grande.

Il montre une Afrique cruelle et machiste sauvée par le courage des femmes; même si parfois la question se pose de la naïveté de l'histoire .. à moins que ce ne soit moi qui soit trop pessimiste et qui aie du mal à croire qu'un petit groupe de femmes, même très solidaires, puisse mener un tel combat jusqu'au bout.
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