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Critique de isabellelemest


Dans ce récit autobiographique consacré aux traumatismes et aux souffrances de son enfance et de son adolescence, Christophe Donner entreprend de régler des comptes avec deux idéologies en vogue dans les années 60-70, la psychanalyse et le marxisme-léninisme, incarnés dans sa famille par une mère analyste et un père militant communiste. Cela commence par l'évocation d'un malaise psychique chez l'enfant, une hallucination obsédante qui transforme sa main en une pince gigantesque et étouffante : les internements en maison de santé spécialisée, les psychiatres et autres interprétations analytiques ne viendront pas à bout de cette souffrance que l'adolescent vaincra seul, à l'occasion de vacances dans le Midi avec son père, communiste fervent ; mais l'idéologie révolutionnaire de ce dernier, fondée sur des prémisses violentes, ne peut qu'aliéner la liberté de pensée du jeune Christophe.
Le roman est aussi l'occasion d'une charge accusatrice contre ces deux interprétations du monde psychologique et social, stigmatisées pour l'hypothèse violente qui les fonde : l'Oedipe pour la psychanalyse, la lutte des classes pour le marxisme. Cela se termine par un éloge un peu provocateur de l'argent comme facteur de civilisation.
Beaucoup de violence dans ce règlement de comptes avec ces deux idéologies par parents interposés (ou l'inverse). Mais la remise en cause du caractère totalisant de ces interprétations du moi et de la société a été faite depuis longtemps et manque d'originalité. En revanche, nier l'existence de l'inconscient et de l'injustice sociale, sous prétexte que Lénine était syphilitique( !), c'est jeter le bébé avec l'eau du bain et manquer de discernement. La rancune contre ses parents semble aveugler C. Donner, qui donne à ce pamphlet un ton inutilement outrancier ou provocateur, sans que ses élucubrations para-philosophiques sur la nature de la morale paraissent bien convaincantes.
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