Est-ce que c'est ça la vie ? S'attacher à des êtres pour les perdre ensuite ? Nager à la surface, se laisser bercer par le doux mouvement des vagues et soudain perdre pied, l'eau douce devient salée, vous n'avez pas la moindre branche sur laquelle vous échouer. Puis regagner la baie en se débattant comme un chiot, devoir tout réapprendre.
(P69)
[...] Pourquoi lorsqu'on est sûr de soi on n'est jamais vraiment sûr de soi, [...] ?
[...] il y verrait Platon, Cupidon et le diable me tenir en laisse.
J'aimerais qu'à travers mon regard il lise tout ce que j'éprouve pour lui, mais il ne peut pas m'approcher, en se penchant un peu trop dans mes yeux, il y verrait les tâches, les tâches noires et informes, il y verrait toute cette vie que je me suis imaginée avec lui depuis des siècles et des siècles, il y verrait Platon, Cupidon et le diable me tenir en laisse.
Si la vie était capable de nous offrir des romances de qualité, la littérature n'existerait pas.
On dit que la passion, ça passe. Les chanteurs le disent, les écrivains le disent - "ça partira comme c'est venu" - mais ça ne part pas. Parfois ça s'atténue mais ça me reprend de plus belle, ça empire et ça s'empare de moi. Mon obsession est un cul-de-sac.
Et, sans même un échange, sans même connaître le son de sa voix, j'ai su. J'ai su que c'était lui. Lui qui désormais me rongerait. Lui à qui j'allais penser, incessamment. Lui que j'allais aimer, à sens unique.
Il est partout. Partout dans ma tête.
[...] et je voudrais bien l'y voir lui à saliver la bouche sèche à donner du sens à des histoires insensées mon cœur froissé comme du papier kraft, on n'anéantit pas l'amour imaginaire.
Il n'y a plus de jeunes filles en fleur. Les garçons ne savent pas les cueillir.