Les vagabonds qui, il y a une dizaine d’années, étaient presque tous illettrés, savent maintenant pour la plupart lire, écrire et compter. Quelques-uns semblent même avoir reçu une instruction supérieure. C’est un grand progrès.
L'âme de l'enfant, dans l'attente de venir au monde, fouille dans l'océan des possibles à la recherche de sa part de destin.
L'homme est comme une petite flamme qui s'allume subitement dans le noir de l'univers. Il a à peine le temps d'éclairer le cercle d'obscurité qui l'entoure, de regarder autour de lui, d'essayer de comprendre le monde... Qu'il s'éteint tout aussi subitement, sans être plus avancé.
Je vais te raconter le royaume des morts... Domaine souterrain du dieu Hadès. Tout ce qui a été et tout ce qui sera demeure dans le royaume de ce dieu invisible. Y compris les âmes des mortels.
Phantasos, Phobetor, Morphée, les Oneroi, fils du sommeil et de la nuit, constructeurs des rêves.
Je crois que vous avez raison d'habiller le monde de paroles. La réalité brute est trop belle et dangereuse pour vous mortels.
En attendant, il me paraît souvent mieux de dormir que d'être ainsi sans compagnons, et, dans l'attente, que faire et que dire. Je ne sais ; et à quoi bon des poètes en temps de détresse ? Mais ils sont, dis-tu, comme les prêtres sacrés de Dionysos, qui de pays en pays erraient en la Nuit sacrée.
F. Hölderlin, "Pain et vin", circa 1800
Vous, les mortels, avez toujours l'esprit tourmenté. Si vous ne voyez pas les choses clairement, c'est parce que vous les recouvrez constamment d'une couche de paroles. Nous, les satyres, gardons la tête claire, solidement attachée au corps, et le corps bien ancré dans la terre. Le monde s'offre à nous spontanément !
Quand il te regardait dans les yeux ... Ah ! L'effet qu'il te faisait !
Imagine-toi fondre littéralement dans l'univers, être en parfaite osmose avec lui.
Imagine jouir d'une félicité absolue.
Crois-moi ... c'était mieux que n'importe quel vin, que n'importe quelle drogue.
C'était mieux que de faire l'amour, soit dit sans t'offenser.
Comme je te le disais, je faisais partie du Thyasos : la cour errante de Dyonisos, le dieu de l'ivresse.