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Critique de Luniver


Veillant sur le cadavre de son épouse qui vient de se suicider, le mari raconte l'histoire de leur rencontre. Prêteur sur gage, notre homme a l'habitude des gens qui viennent le voir avec beaucoup, énormément d'humilité et de déférence ; aussi, la jeune fille qui vient régulièrement lui apporter des objets la tête encore haute l'intrigue. Fort de sa position, il n'hésite d'ailleurs pas à punir ces accès de fierté en lui faisant sentir la différence de leur situation respective.

Quand il apprend que cette femme est sur le point d'être donnée en mariage à un marchand par la famille qui cherche à se débarrasser d'elle, il n'hésite pas une seconde et fait une proposition plus avantageuse pour remporter sa main.

Le voici aux anges, persuadé d'être honoré par une épouse reconnaissante d'avoir été tirée de la boue, et respecté par le voisinage pour avoir fait une aussi belle bonne action. Seulement voilà, on peut acheter un corps, mais pas un esprit ; tout ce que le nouveau marié récolte, c'est du mépris, qui se mue en haine au fil des discrètes piqûres de rappel sur la situation passée. S'ensuit alors une spirale infernale faite de menaces sourdes et de coups humiliants sur les points sensibles des deux époux.

Quinze jours après avoir refermé cette courte nouvelle, je reste surpris de la violence de mes propres sentiments envers cet homme, qui, sur le papier, ne semble pas particulièrement dangereux. Mais Dostoïevki a un don certain pour peindre ses personnages, et dans cette nouvelle, pour extraire toute la cruauté qui peuvent se cacher dans des remarques a priori anodines. Les dernières pages viennent adoucir un peu le portrait de l'époux, mais bien trop tard pour que je puisse changer d'opinion à son sujet.

En terminant ces 80 pages de pur plaisir littéraire, je me demande ce qui m'a pris de délaisser la littérature russe depuis aussi longtemps !
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