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Critique de Tandarica


De ce roman il faut avoir lu au moins le chapitre « Le Grand Inquisiteur » (p. 345 à 368 du folio N° 2655).

Capables sur bien de points de commander à la nature, sommes-nous capables avec la même efficacité de nous commander à nous-mêmes, de savoir exactement ce que nous devons vouloir, de créer nos propres valeurs ? Nous est-il réellement permis de forger notre existence, notre bonheur, et de traduire le problème de la liberté en termes de vécu immédiat ? Toutes les interrogations de Ivan semblent se ramener à une seule question : que peut l'homme ? Que lui est-il permis ? Ivan est de ceux qui se demandent comment mener sa vie afin qu'elle ne soit pas un échec.
L'homme renonce facilement à la liberté au nom de sa tranquillité, il en supporte difficilement le fardeau excessif et il est prêt à l'abandonner à des épaules plus robustes. La négation de la liberté de l'esprit est précisément l'esprit de l'Antéchrist, et l'esprit de la liberté du Christ est dirigé contre toute tyrannie (monarchiste, aristocratique ou démocratique, socialiste ou anarchiste).

Par l'intermédiaire d'Ivan, Dostoïevski pose la question : « qu'arrive-t-il lorsqu'on est persuadé que la vie n'est plus viable ? » C'est le sens du rendez-vous dans dix ans (p. 367) qu'il donne à son frère. Va-t-il se suicider ? (briser sa coupe). La réponse ne sera peut-être donnée que lorsque le diable, qui semble incarner son manque de foi, vient lui rendre visite dans la quatrième partie du roman, au livre XI (cf. p. 791). Toutefois, le roman est un livre inachevé et nous ignorons ainsi s'il trouve une réponse, des réponses ou bien s'il devient fou.

À noter enfin que cette édition folio contient également un intéressante préface de Sigmund Freud : « Dostoïevski et le parricide ».

Je vous souhaite d'avoir le courage de vous atteler à cette lecture de longue haleine.
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