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Critique de Aelinel


Je ne connais Winston Churchill qu'à travers son rôle durant la Seconde Guerre Mondiale en tant que Premier Ministre puis au tout début de la Guerre Froide. Et en ce qui concerne sa jeunesse, j'avais lu l'année dernière la bande dessinée Churchill et moi de Frank Giroud. du coup, lorsque j'ai sélectionné le roman de Sophie Doudet lors de la Masse critique Jeunesse de Novembre (je remercie d'ailleurs Babélio et les éditions Scrinéo pour me l'avoir envoyer), je voulais compléter un peu le tableau.

1901 : Winston Churchill est fébrile. En effet, dans quelques instants, il doit prononcer un discours devant la Chambre des Communes et espère ainsi marcher dans les pas de son père en débutant une carrière politique.
1886 : Winston fait partie des élèves du Collège de Harrow, à Londres. Il s'apprête à monter sur scène et tient le second rôle de la pièce de Molière, le médecin malgré lui. Mais, le jeune garçon a un pincement au coeur car ses parents ne sont pas dans la salle malgré les lettres envoyées ; seule sa gouvernante qu'il appelle affectueusement Woom a répondu présente. Malgré cette déception, Winston s'investit dans son rôle au point de subjuguer l'assemblée par sa présence scénique et éclipser le premier rôle, ce qui lui vaut quelques inimitiés...

Un roman inspiré d'un récit autobiographique de Winston Churchill

Sophie Doudet précise dans son épilogue s'être inspirée librement du récit autobiographique de Winston Churchill, Mes jeunes années pour écrire son roman. Elle explique également avoir pris quelques petites libertés avec la source historique pour des questions scénaristiques. Par exemple, le jeune garçon débute sa scolarité au collège Harrow en 1888 et non en 1886 ou son père ne lui offre sa montre en or qu'à dix-huit ans et non douze. Si pour ma part, je n'ai pas lu Mes jeunes années (et il y a peu de chance aussi que les jeunes lecteurs visés l'aient lu également), j'ai beaucoup apprécié le fait qu'elle retrace en cinq pages et de manière pédagogique la biographie de Winston Churchill.

Churchill, un adolescent qui séduit autant qu'il agace

Dans la bande dessinée Churchill et moi, j'avais un peu entraperçu la personnalité de Winston Churchill et on ne peut pas vraiment dire qu'il était très sympathique. Dans Un ado nommé Churchill, Sophie Doudet nuance un peu plus son portrait. En effet, l'adolescent de douze ans apparaît de prime abord arrogant, conscient de son rang (il est le descendant du Duc de Marlborough), issu d'une famille riche et influente (son père est Chancelier de l'Echiquier, soit l'équivalent du Ministre des Finances), méprisant à l'égard des « parvenus » (autrement dit des personnes issus de la Bourgeoisie), rebelle, bagarreur excessif et paresseux. Et en même temps, son père très autoritaire est extrêmement dur avec lui voire méprisant, son indifférence vis à vis de son fils force la sympathie du lecteur. de plus, Winston malgré ses mauvais résultats scolaires est intelligent et se pense vouer à un grand avenir (il n'aura pas vraiment tort d'ailleurs!). Admirateur de son père et des grands conquérants qui ont fait l'histoire, il se rêve un avenir militaire, raison pour laquelle, après le collège d'Harrow, il intègrera enfin après deux tentatives l'école militaire de Sandhurst.

Un modèle de réussite

Un ado nommé Churchill est avant tout adressé à des adolescents de la même catégorie d'âge que celle de Winston, soit douze ans environ (raison pour laquelle, Sophie Doudet a avancé de deux ans la date d'entrée au collège de Harrow). Comme on l'a vu précédemment, le jeune garçon est en rupture avec le monde adulte, en échec scolaire, en carence affective et en manque de reconnaissance. Je pense que Sophie Doudet veut transmettre un message d'espoir à des adolescents qui ressentiraient la même chose. Malgré toutes ces difficultés, cela n'a pas empêché Winston de réussir à réaliser son rêve : entamer une carrière militaire puis politique et journalistique pour finalement devenir l'un des plus grands hommes du XXème siècle!

En conclusion, Sophie Doudet s'inspire du récit autobiographique de Winston Churchill, Mes jeunes années, pour écrire son roman malgré quelques petites libertés avec le texte original. Toutefois par honnêteté intellectuelle mais aussi dans un but pédagogique, elle n'hésite pas à rajouter cinq pages à la fin de son roman pour éclairer son jeune lectorat. Quant au personnage de Winston Churchill, s'il apparaît très ambivalent, les lecteurs de son âge pourront peut-être voir en lui un modèle et redonner espoir en leur avenir. Bref, un roman jeunesse bien documenté, agréable à lire et avec une plume fluide, je le recommande.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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