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Critique de Lamifranz


Les chroniques se suivent et se ressemblent : « Ben-Hur » : Vous avez vu le film, vous avez aimé, eh ben vous aimerez le roman qui l'a inspiré ! « Autant en emporte le vent » : Vous avez vu le film, vous avez aimé, eh ben vous aimerez le roman qui l'a inspiré ! « Dune » ou « le Seigneur des anneaux » : Vous avez vu le film, vous avez aimé, eh ben vous aimerez le roman qui l'a inspiré ! C'est comme ça, parfois on va du roman au film, parfois du film au roman. Souvent il est bon d'avoir les deux points de vue, et parfois même, cerise sur le gâteau, l'adaptation est si réussie qu'elle constitue en quelque sorte une illustration au roman.
« La Tunique », excellent film de Henry Koster (1953), avec Richard Burton, Victor Mature et Jean Simmons, fut le premier film tourné en Cinémascope. Il est l'adaptation d'un roman (1942) de Lloyd C. (Cassel) Douglas (1877-1951). Ce n'est certes pas l'écrivain américain le plus connu chez nous, mais dans son pays il fut à son époque un très réputé auteur de best-sellers. Pasteur de profession il s'est attaché à faire passer un message évangélique (pas trop appuyé quand même) dans des romans à sujet médical (« le Secret magnifique » - 1929, « le Signal vert » - 1935) ou à sujet biblique (« La Tunique » - 1942, « le Grand Pêcheur » - 1948)
« La Tunique » se situe dans le droit fil du « quatuor sulpicien à l'antique » u XIXe s. (« Les Derniers Jours de Pompéi », « Fabiola », « Ben-Hur » et « Quo vadis ») tel que l'a défini Claude Aziza, un de nos meilleurs spécialistes en la matière. Si les deux premiers cités sont difficiles à lire aujourd'hui, à cause de leur lourdeur et de l'insistance évangélique de l'auteur, les deux derniers se lisent beaucoup plus facilement et s'ils restent porteurs d'un message chrétien, ce dernier est dilué dans une intrigue romanesque bien étoffée.
C'est aussi le cas de « La Tunique ». L'histoire est celle de Marcellus, un tribun romain qui au pied de la croix du Christ, hérite de sa tunique. D'abord réticent, voire hostile, il viendra peu à peu, grâce au soutien de son esclave Démétrius et de sa fiancée Diana, à adhérer à la nouvelle doctrine et finira par mourir en martyr. L'intérêt du roman est d'une part la belle reconstitution du monde romain et juif, et d'autre part le double cheminement des héros (Marcellus et Démétrius) vers la foi. Les croyants y trouveront leur compte, les agnostiques et les athées aussi, car le message évangélique reste celui des origines, avant qu'il soit érigé en dogme par les Pères de l'Eglise.
« La Tunique » est un roman d'une lecture limpide, les personnages, magnifiquement campés, emportent l'adhésion, et les péripéties sont nombreuses. S'il n'y a pas de moments épiques, comme dans « Ben-Hur » ; il y a beaucoup de situations intéressantes et attachantes : l'enquête de Marcellus est une véritable enquête policière, avec recherche de témoins, de mobiles… et même de cadavre (celui du Christ !), doublée d'une quête intérieure qui bouleversera sa vie et celle de ses proches.
Que vous soyez chrétien ou pas, « La Tunique » devrait vous plaire, par ses qualités littéraires, sa très belle reconstitution du monde antique, et par le message de paix délivré par l'auteur.
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