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Critique de moussk12


S'il y a bien un livre qui me donne l'envie d'en lire d'autres, du même auteur, c'est celui-là !
Tout le long de la lecture de la première partie "Le journal invisible", je me suis dit "Mais qu'est-ce qu'il a écrit de si abominable ?!" En fait, rien. Rien d'abominable, je veux dire. Si ce n'est des romans, des nouvelles qui dépeignent sa vision de la vie en URSS dans les années 1960.

Soin journal invisible retrace les périples de Sergueï Dovlatov pour tenter de se faire éditer à Léningrad, où il vit. Malheureusement, comme il ne parle pas des petits oiseaux, mais que ses écrits reflètent le miroir de la société russe de l'époque, c'est tout bonnement impossible. Même pas envisageable, bien qu'il soit considéré par ses pairs comme un brillant écrivain. Tout n'est que censure, magouilles, petits pouvoirs. Il sombre dans un labyrinthe de non-sens. Un très bon exemple de la machinerie totalitaire est une plainte, retranscrite littéralement, du Comité Central du Parti Communiste à propos d'un meeting littéraire. Effarant !

Bref, après 15 ans de tentatives non abouties, refusant de se soumettre et pour ne pas tomber dans une déprime qui pointe le bout de son nez, l'auteur décide de quitter sa terre natale et part avec femme et enfant, en Amérique, pays de toutes les libertés.

Dans la deuxième partie du livre "Le livre invisible", Dovlotov raconte son installation à New York parmi la communauté russe et la recherche d'un emploi en tant qu'écrivain ou journaliste. Il créera, avec ses nouveaux amis, le journal "Miroir", journal russe qui se veut indépendant. Une nouvelle vie commence.

J'ai eu un plaisir fou à lire ce livre, quoique un peu décontenancée au début, en raison de la mise en forme du journal.
La 1ère partie qui se passe entr'autre à Léningrad, vous apprend beaucoup sur le fonctionnement d'un journal et sur l'administration et, littérature russe oblige, cela vous laisse un sentiment lourd, triste. On se sent embourbé dans cette grande machinerie.
Par contre, la 2ème partie qui raconte l'Amérique, est bourrée d'anecdotes, avec beaucoup d'humour. J'ai beaucoup ri !
Comme quoi, cet auteur a de multiples talents.

Comble de l'ironie, Sergueï Dovlotov est décédé en 1990, aux Etats-Unis, l'année où la Russie a décidé d'éditer ses écrits. Il est, paraît-il, un des auteurs contemporains les plus lu de nos jours. Ils ont même érigé une statue à son éffigie...

Pour terminer, je voudrais ajouter que Sergueï Dovlotov faisait partie de ce qu'on appelle la 3ème vague d'émmigrés russes. La première, au moment de la révolution de 1917 (les russes blancs), la deuxième pendant la seconde guerre mondiale, et la troisième dans les années 1970, époque où le totalitarisme battait son plein. D'ailleurs, beaucoup d'Occidentaux connus, écrivains, acteurs de cinéma, ont été alléchés par les grands principes du communisme, et se sont vite rendus compte de leur erreur.

Belle découverte, intéressante et enrichissante et j'en remercie Masse Critique et les éditions La Baconnière.
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