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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


« Une étude en rouge », ou comment j'ai été déçue par le mythique personnage de Sherlock Holmes, que je révérais pourtant depuis le dessin animé de mon enfance jusqu'à la récente série TV avec Benedict Cumberbatch dans le rôle principal, en passant par la lecture du « Chien des Baskerville » et quelques autres il y a deux décennies.
Cette « Etude », qui constitue la première aventure de Sherlock, est découpée en trois parties.
Le récit commence par la rencontre entre l'excentrique détective et le Dr Watson, son inénarrable faire-valoir. A peine le temps de se familiariser avec la méthode « analytique » de Holmes que se présente l'occasion de la mettre en pratique. Un cadavre a été retrouvé dans une maison abandonnée d'un sinistre quartier de Londres, et Scotland Yard piétine. Sur place, Holmes observe, fouine, renifle, pose des questions apparemment incongrues, rentre chez lui, réfléchit, déduit, infère, raisonne. Un peu de temps passe, un deuxième homme trépasse, et Sherlock arrête le coupable, ridiculisant au passage les inspecteurs de Sa Majesté. Fin (abrupte) du premier chapitre.
Deux : changement radical spatio-temporel (au point que j'ai cru à un bug de mise en page dans mon édition numérique), nous voilà un demi-siècle plus tôt dans un quasi-western au fond du Nevada, au moment de la ruée vers l'or pour les uns et vers la Terre promise pour les Saints des Derniers Jours, à savoir les Mormons, en exode vers la future Salt Lake City. Peu à peu on établit le lien avec l'enquête de Holmes, et on comprend que les deux victimes sont le prix de la vengeance d'un homme au coeur brisé (et que l'auteur n'aime pas les Mormons).
La troisième partie confirme la deuxième grâce à la confession du coupable, et développe le raisonnement de Holmes qui, forcément, est validé a posteriori par les faits.

Si les personnages et l'humour de l'auteur me sont fort sympathiques, ce sont la construction de l'histoire et le déroulement de l'enquête qui ne m'ont pas convaincue. Intercaler le (trop long) épisode « far-west » au milieu du récit m'a semblé saugrenu, en tout cas déstabilisant. Sans compter que cette histoire de vengeance au long cours à travers deux continents est aussi romantique que peu crédible. Quant à la « méthode Sherlock », on ne peut pas dire qu'elle soit participative : après quelques péripéties dont le sens lui échappe en grande partie, le lecteur se voit présenter le coupable, et c'est seulement ensuite qu'on lui déroule les explications, basées sur des indices « ex machina » dont seul Holmes l'omniscient avait connaissance en temps réel. Les déductions, aussi ingénieuses ou logiques soient-elles m'ont semblé plus d'une fois fondées sur des hypothèses sujettes à caution. Frustration du lecteur, qui n'a aucune chance de résoudre l'enquête au fur et à mesure de son déroulement et qui ne peut qu'applaudir à la fin devant tant de brio. Il faudra que je relise les autres enquêtes de Sir Conan Doyle, je ne me souviens pas qu'elles m'aient autant agacée à l'époque.
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