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Critique de florencem


J'avoue, je suis faible, dès que l'on parle de steampunk, je craque. C'est peut-être mes côtés scientifique et imaginaire qui arrivent à se retrouver en un même « endroit » et du coup, je ne peux pas résister. Dans tous les cas, lorsque j'ai vu la couverture et lu le résumé de « de rouages et de sang », j'ai tout de suite voulu en savoir plus. En franchement, j'ai passé un bon moment avec Rowena et Eugène dans la ville d'Arkantras mystérieuse et surtout dangereuse.

De rouages et de sang commence par nous présenter nos deux héros. Rowena, jeune orpheline débrouillarde qui a un don pour la mécanique et qui vit dans les bas quartiers. Elle a pour seul compagnon un chat au joli nom de Monsieur Gratouille et un vieil homme bourru au passé plutôt nébuleux. Eugène, lui, est un jeune aristocrate déchu, idéaliste mais qui a beaucoup de mal à s'en sortir seul et qui n'a pas encore trouvé sa raison de vivre. Si Rowena est très mature du haut de ses treize ans, Eugène à dix-huit ans fait beaucoup plus enfant pleurnichard. Deux héros aux antipodes qui vont pourtant se retrouver confronter à une même histoire sanglante : la disparition mystérieuse d'enfants et de sans-abris des bas quartiers.

Du moment où les disparitions entrent en jeu, et que nous avons plus ou moins cerné nos deux héros, les choses se précipitent et deviennent de plus en plus glaçante. Difficile de quitter le roman car on a envie de découvrir la vérité, et surtout le danger qui pèse sur Rowena et Eugène plonge le lecteur en apnée. Quelques indices nous laissent présagés un complot assez horrifique… La société d'Arkantras ne nous permet pas d'imaginer autre chose de toute façon. Un monde d'inégalités, où les riches et la police ont tous les droits tandis que les pauvres soumis à des règles strictes qui les oppressent ne font que survivre. Si vous cherchez un peu de gaieté… passez votre chemin.

La mécanique par le biais du steampunk nous offre cependant cette petite échappatoire fascinante. Outre les machines du quotidien, on y voit aussi la magie d'un membre mécanique et l'émerveillement de Rowena devant les prouesses de technologies qu'elle découvre. de rouages et de sang se veut autant critique vis-à-vis de la science qui dans ses dérives broie l'incroyable, et de la société toujours du côté des plus riches ou des plus puissants. Ne vous fiez pas à l'âge de Rowena, le roman n'a rien de tendre ou de jeunesse. D'ailleurs la jeune fille a grandi beaucoup trop vite pour encore être considérée comme une enfant. Et pour ma part, même si j'aurais préféré qu'elle ne subisse pas tout cela, j'ai trouvé l'histoire plus intéressante avec tous ces éléments mis en avant.

Là, où malheureusement, j'ai eu un peu plus de mal, c'est avec Eugène. Il arrive à évoluer au fil du tome, mais il n'était pas vraiment sympathique jusqu'à la toute fin (et encore). Plein de préjugés, un peu chiffe molle, à pourtant dix-huit, et ayant décidé de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière qu'est l'aristocratie, je m'attendais à autre chose. Je n'ai pas non plus compris pourquoi l'auteur a décidé d'être « ombrageuse » avec la famille du héros. Il y a des non-dits qui au final, quand on découvre la vérité, ont quelque chose d'assez malsain, et qui n'apporte rien pour moi. Difficile de cerner le personnage, qui au contraire de Rowena, est plus un « outil » pour le roman plutôt qu'un vrai protagoniste.

Le premier tome de de rouages et de sang est très prometteur. Abordant des sujets sérieux et mettant en scène des héros peu ordinaires, on y retrouve de l'action, des frissons et une critique de la société et de la science. Un roman contemporain surprenant et bien plus adulte qu'il n'y parait.
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