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Critique de pgremaud


Dans le canton de Fribourg en Suisse - dont je suis originaire, tout comme Fanny Dreyer - et plus particulièrement dans le district de la Gruyère , les plus anciens parlaient le patois. Durant mes études, j'ai appris qu'il s'agissait du franco-provençal. mais maintenant on appelle cette langue "arpitan". En patois donc, il y a le terme "poya" qui désigne 2 réalités. La première, c'est la montée à l'alpage des troupeaux au printemps. qu'on appelle aussi dans d'autres régions de Suisse l'alpée ou l'inalpe. le terme "poya" désigne aussi la représentation picturale monumentale de cette montée à l'alpage, placée devant les fermes gruériennes. Ce genre de tableau est apparu vers 1800, son origine et sa fonction étaient d'abord de donner un peu l'inventaire du troupeau qui partait à l'alpage, avec les bêtes et le "train du chalet". Puis c'est devenu un genre artistique bien codifié, avec des éléments incontournables.
Avec cette oeuvre, Fanny Dreyer illustre bien les deux significations du mot « poya », Il y a d'abord ce que nous pourrions appeler « Une saison à l'alpage »;. Après les préparatifs de la montée à l'alpage du jeune narrateur, (du bouèbo comme on dit en patois) et de Lise, sa vache préférée (sans doute), c'est le départ, puis il y a toute la saison vécue dans l'alpage avant de redescendre. le narrateur a grandi (sa chemise est devenue trop petite), il a vaincu sa fatigue et ses peurs, il a appris à fabriquer le fromage, C'est un peu un récit d'apprentissage.
Mais ce livre est aussi une poya au sens artistique. A partir du moment où Lise, Pâquerette, Rose et les autres vaches partent, chaque double page représente une petite poya et quand on déplie cet accordéon, la poya s'agrandit. Nous pouvons avoir une belle poya de 1,20 m de long, et si on déplie toutes les pages du livre, on arrive à une frise de 2,70 m de long que l'on peut aussi retourner.
Même si sur son blog, Fanny Dreyer est déçue de la taille de ce livre, je peux la rassurer : c'est une oeuvre superbe. Cela donne aussi des idées pour en faire une chouette lecture animée avec des enfants. Bravo !

Pour conclure, pour ceux qui s'intéressent au patois gruérien, un petit clin d'oeil avec le chant "Adyu mon bi payi..." chanté sur l'alpage avant le retour dans la plaine.
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