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Critique de Ana_Kronik
L'art est-il politique? Si l'on en doutait encore, il suffit de lire ce pavé de 500 pages. Il retrace dans les détails l'histoire de cette école d'art révolutionnaire que fut le Bauhaus. Une histoire mouvementée, bien que très courte, marquée par la lutte contre les conservatismes de tous ordres. Plus difficile à comprendre est la décision des nazis d'y mettre fin, malgré le caractère extrêmement social des principes qui guidaient l'école.
On ne peut qu'être impressionné par le radicalisme des choix du Bauhaus. Privilégier la fonction, par exemple: les formes des produits, qu'il s'agisse d'habitations, de meubles, ou de théière, devaient s'affranchir des arts décoratifs pour privilégier la facilité d'utilisation. Renier la frontière entre artisan et artiste: les étudiants devaient absolument être des constructeurs. Égalité entre les femmes et les hommes, même si les premières furent plus nombreuses dans les ateliers de tissage...
En peinture également, l'enseignement évolua sous les directions successives d'Itten, de Klee, et de Kandinsky, le premier, véritable gourou, adulé des élèves, marqua beaucoup ses suivants par l'accent mis sur la théorie des formes. Tandis qu'Itten s'attachait davantage au spirituel, Kandinsky cherchait à construire de manière logique.
Les luttes politiques internes n'ont pas non plus épargné l'école. Les étudiants, du moins au début, participaient fortement aux décisions. Ils firent même grève... Les dirigeants n'étaient pas d'accord: fallait-il travailler pour les industriels, au risque de voir la créativité étouffée? le livre, très documenté, nous dévoile toutes les luttes et les divergences d'opinion entre les dirigeants de l'école, d'une part, avec les étudiants, ainsi qu'envers les artisans de la ville, inquiets de la concurrence de l'école. Une mine d'informations et de réflexions sur la place de l'art dans la société. On appréciera aussi la multitude d'illustrations, qui donnent une idée des vertigineuses capacités créatrices de l'école dans tous les domaines. On n'a pas fait mieux depuis.
On ne peut qu'être impressionné par le radicalisme des choix du Bauhaus. Privilégier la fonction, par exemple: les formes des produits, qu'il s'agisse d'habitations, de meubles, ou de théière, devaient s'affranchir des arts décoratifs pour privilégier la facilité d'utilisation. Renier la frontière entre artisan et artiste: les étudiants devaient absolument être des constructeurs. Égalité entre les femmes et les hommes, même si les premières furent plus nombreuses dans les ateliers de tissage...
En peinture également, l'enseignement évolua sous les directions successives d'Itten, de Klee, et de Kandinsky, le premier, véritable gourou, adulé des élèves, marqua beaucoup ses suivants par l'accent mis sur la théorie des formes. Tandis qu'Itten s'attachait davantage au spirituel, Kandinsky cherchait à construire de manière logique.
Les luttes politiques internes n'ont pas non plus épargné l'école. Les étudiants, du moins au début, participaient fortement aux décisions. Ils firent même grève... Les dirigeants n'étaient pas d'accord: fallait-il travailler pour les industriels, au risque de voir la créativité étouffée? le livre, très documenté, nous dévoile toutes les luttes et les divergences d'opinion entre les dirigeants de l'école, d'une part, avec les étudiants, ainsi qu'envers les artisans de la ville, inquiets de la concurrence de l'école. Une mine d'informations et de réflexions sur la place de l'art dans la société. On appréciera aussi la multitude d'illustrations, qui donnent une idée des vertigineuses capacités créatrices de l'école dans tous les domaines. On n'a pas fait mieux depuis.
