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Critique de edwi25


En vérité je ne sais comment vous donner mon ressenti sans paraître dure et dieu seul sait à quel point j'essaie toujours d'éviter les commentaires négatifs. Cela sera probablement compliqué à lire autant sur la forme que sur le fond (d'ailleurs, je risque de révéler une partie de l'histoire mais je ne peux pas faire sans) mais ce livre a été une véritable déception. J'ai eu énormément de mal à le lire et j'ai bien failli m'arrêter dès la centième page. Cependant, je me suis forcée à le finir en espérant voir du mieux car je déteste laisser quelque chose d'inachevée.

L'idée de base est excellente : des disparitions inexpliquées, une enquête compliquée, des légendes qui donnent à réfléchir même si au final je découvre que le Nazgoulac n'est en rien une légende de l'Aveyron. Elle n'existe même pas. C'est un peu frustrant quand on sait que l'Aveyron regorge de légendes et d'histoires qui lui sont propres. Mais bon, tout est réquisitionné pour faire un bon thriller et on ne va pas trop s'en plaindre.

Oui mais non. Ma lecture a été mise à mal par le nombre important d'insultes et de termes vulgaires présents tout au long de la narration. Je ne pense pas que pour parler de personnes vivant dans une zone grande et coupée du monde on ait besoin de mettre deux à trois autres termes bien crûs en plus de « consanguins ». Sauf si l'envie est de démonter personnellement, en tant qu'auteur, les personnes se mariant entre mêmes familles. Surtout que, si j'ai bien compris, cette Enclave immense à été construite en 1988, que ces insultes se passent en 1998 et que, si il y a une bonne grosse communauté déjà en place et arrivant petit à petit depuis d'autres zones, le taux de « consanguinité »en 10 ans ne peut-être qu'assez bas. Question de logique.

Je continue sur ma lancé. 1998, Vanessa, métisse de la Réunion, vit à Paris et devient Aide Médico-psychologique. Soit une personne bienveillante, tolérante, aimant passer son temps libre à lire. Hors, ses références lorsqu'elle se trouve dans l'Enclave deviennent cinématographiques, et de plus, en arrivant en Aveyron, elle pense que tout le monde est raciste et pervers etc. Tous les bons travers qu'ont apparemment les français et que l'on retrouve désormais en bombes sur les réseaux sociaux de 2020 et 2021. Mais pourquoi ? O.K., par moment elle se remet en question, mais avons-nous vraiment besoin de ceci ? Quand on lit, on lit pour s'évader. Sinon j'irais directement choisir un livre politique ou polémique, ça irait plus vite.

Mais mon dieu toutes ces incohérences : L'Enclave se ferme au monde mais fait du profit en vendant ses produits (bon OK), mais finit par enlever des pèlerins car le « maire » de cette zone déteste les religieux. Les gens signalent les disparitions, mais non il ne faut pas toucher à l'Enclave, elle prodigue de bons produits et il y a un monstre qui y vit ! Non mais pardon, un membre de ma famille disparaît comme ça sans raison, croyez-moi je deviens aussi collante qu'une sangsue. Je deviens un cauchemar ambulant.
Des anciens chef de gendarmerie qui, en 2018, ne se parlent pas entre-eux concernant les quelques dossiers qui pourraient être intéressant à savoir quand on vient à devenir le chef d'une administration à sécurisé ? Et surtout, comment la gendarmerie pourrait fermer les yeux devant autant de disparition ?
Je continue toujours : un coup les personnes de l'Enclave sont des individus intelligents, un coup se sont des personnes totalement sanguinaires n'hésitant pas à violer des jeunes filles et femmes qui font même parties de leur propre société. Et alors qu'on soigne cette fameuse Vanessa pour éviter que sa blessure n'empire avant son viol, on se fiche totalement de savoir qu'elle devient une chose purulente et donc sujette à transmettre des maladies à cause de ses blessures subis pendant ses viols répétés où elle n'est même pas lavée ? D'ailleurs merci de me faire savoir comment la jeune femme va être violée, c'est vrai que c'est bien utile à l'histoire. Et puis, comment peut-on avoir un langage anglicisé dans une zone telle que l'Enclave en 1998 ?

Donc en fait on se retrouve avec un vocabulaire imbuvable où l'on mélange la grossièreté et le sadique avec des termes plus scientifiques, médicales que seule les personnes ayant fait médecine peuvent comprendre. Avec pour comprendre ce monde un contexte géo-politique intéressant mais trop politisé à mon goût.

Vous l'aurez compris, je suis extrêmement déçue par ce livre : c'est à peine si les protagonistes handicapés sont présents : trois pages concernant la pensée d'Emilie, jeune fille atteint de trisomie 21, et qui, contrairement au dire de la fin, n'est pas vue, dans notre société bien réelle, comme une personne à la pensée et aux capacités limitées ; et 3 pages pour Théo dont en fait on ne sait rien de lui si ce n'est qu'il est violent et asocial. Et puis la fin où l'on donne les rennes de l'Enclave directement à une inconnue qui a été prisonnière… Oui mais non…
Enfin bref, 456 pages de tortures, où l'insignifiant a eu plus d'importance que l'histoire en elle-même et où la fin a été visiblement bâclée. Des personnages qui ont disparu réapparaissent d'un claquement de doigts et alors que l'auteur dit vouloir mettre en avant les personnes atteints d'handicapes (merci le catalogue ajouté par la maison d'éditions où se trouve son interview), les place au dernier plan.
Et je vais m'arrêter là dans mon avis, mais sachez qu'il y a encore beaucoup de choses qui m'ont dérangé car ça m'obligerait à parler de ces choses qui font aujourd'hui polémiques. En espérant que les deux autres ouvrages de l'auteur sont bien mieux que celui-ci qui me semble être une ode à la vulgarité, à la cruauté et voir peut-être à l'intolérance.
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