Stan ouvrit la bouche au moment où "Carotte" s'insurgea :
- Il n'y a pas de Nazgoulac ou autre créature démoniaque. Les monstres, ça n'existe pas ! Vous êtes débiles, ou quoi ? Vous ne voyez rien ? Il y a juste une sorte de secte, probablement dirigée par un gourou sociopathe, qui procède à des sacrifices humains ou d'autres actes abominables.
Dupont et Dupont firent la même moue incrédule. Stan se redressa.
- C'est bon, Gaëlle, je crois qu'on l'a compris, ton point de vue.
C’est une zone où personne n’est autorisé à aller. Des gens y sont morts, d’autres ont disparu …. C’est une zone dangereuse, maudite, où il se passe des phénomènes étranges. La rumeur dit qu’elle est hantée… que les morts reviennent à la vie… et qu’une créature y vit… par chez nous, on l’appelle l’Enclave.
C'est une zone où personne n'est autorisé à aller. Des gens y sont morts, d'autres ont disparu... C'est une zone dangereuse, maudite, où il se passe des phénomènes étranges. La rumeur dit qu'elle est hantée... que les morts reviennent à la vie... et qu'une créature y vit... Par chez nous, on l'appelle l'Enclave.
Parce que entre nous, aucun être humain ne dispose d'assez de force pour arracher un squelette à mains nues.
Le Nazgoulac existait.
Elle avait entendu bon nombre de ragots à son sujet en arrivant dans le coin, des contes destinés à calmer les enfants turbulents pour qu'ils s'assagissent une fois la nuit tombée. « Si tu n'es pas sage, le Nazgoulac viendra te chercher dans ton sommeil ! » On l'invoquait tel le croque-mitaine, une sorte de boogeyman aveyronnais que les plus âgés mentionnaient pour menacer leur progéniture. La légende le décrivait comme une bête errante, abominable, un monstre formé d'empiècements de cadavres imbriqués entre eux dans un équilibre répugnant, et qui dévorait ses victimes à mains nues. Ces récits folkloriques hantaient les rêves des plus jeunes mais, finalement la peur et l'incertitude érodant les esprits fragiles, ils effrayaient aussi les adolescents et faisaient même cauchemarder les parents.
Elle possédait une qualité rare : écouter sans juger.
Une angoisse enfla dans l’estomac de Vanessa devant ce décor sordide : où avaient-ils atterri ?
Un chien rabougri au poil long et sale – un bâtard d’un croisement indéterminé – fila en claudiquant derrière le vieux véhicule ; Vanessa fut presque surprise de constater qu’il avait encore ses quatre pattes. Elle qui avait une peur viscérale des chiens depuis qu’elle s’était fait mordre à l’âge de dix ans n’éprouva pas la moindre crainte face à l’animal atrophié. Elle plissa simplement les yeux, s’assurant qu’il ne revenait pas dans leur direction.
— Eux, ils sont atteints du virus de l’amour. Ils s’aiment. Tout simplement. Comme n’importe quels autres jeunes boutonneux et insouciants de leur âge. Ils ont leur appartement, un boulot. Ils s’efforcent de vivre selon les critères de « normalité » décrétés et imposés par la société.
À eux deux, ils étaient comme les deux hémisphères d’un cerveau, le yin et le yang ; une fois ensemble, ils se complétaient.