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Critique de Pancrace


La terre est belle, le monde est laid. C'est une conclusion un peu rude et bâclée mais plausible à cette vie française, la vie de Paul. Complexe, rarement sereine, souvent chahutée mais toujours passionnante même si parfois ses comportements et ses choix m'ont tenus à distance comme si je n'avais pas réellement envie de m'immiscer dans sa famille préférant la voir évoluer dans cette période de De Gaulle à Chirac qui fut aussi la mienne.

Je voue à J.P.Dubois une considération sans borne, ses phrases ont la faculté de résonner en moi comme des citations. Qu'elles soient drôles : « Il faut toujours se méfier de ces types qui descendent des croisés par les fenêtres. » ou tragiques : « Je menais, pour ma part, une existence de garde-barrière maintenu en poste sur une voie désaffectée. », elles sont toujours parfaitement adaptées et traduisent une lucidité et une acuité hors du commun : « Qu'il s'agisse de ma propre vie ou bien du destin de ce pays, je ne voyais aucune issue, aucune lumière, pas la moindre raison d'espérer une amélioration. »

J'ai dévalé 50 ans d'histoire de la France avec ses crises politiques et économiques, ses combats sociaux, ses guerres coloniales tout en percevant les mélodies de Curtis Mayfield ou de Stevie Wonder en fond sonore.
J'ai dégusté avec attrait le menu déroulant de l'existence de Paul, ce français comme tant d'autres avec sa sexualité balbutiante puis envahissante et enfin vide : « L'idée du désir était encore présente en moi et je concevais toujours l'idée d'être attiré par une femme, mais sans avoir à endurer la torture lancinante du manque ou de la privation. »
J'ai partagé ses bonheurs bien rapidement gommés par les deuils. Je me suis réjoui de ses réussites professionnelles chapardées à sa bonne étoile et attristés de ses infortunes familiales apparues comme les revers d'une médaille qui ne brille qu'un temps.

C'est toujours un plaisir de lire un ouvrage de J.P.Dubois. Pour ma part, il y a une telle qualité dans le style de cet auteur que cela me procure une aisance de lecture incomparable.
« L'aisance, c'est de n'être jamais obligé de se donner à fond. »
C'est l'été, ça m'arrange !

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