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Critique de bdelhausse


Ce livre tient davantage de l'exercice de style, en ce qui me concerne, que du recueil de nouvelles proprement dit. C'est une compilation de textes, de "croquis littéraires", d'instants volés, de réflexions cyniques sur le monde.

Cela ne veut pas dire que c'est dépourvu d'intérêt. Mais, avis aux fans des nouvelles académiques respectant les canons du genre: passez votre chemin.

Le principal bémol pour moi est l'impression de melting-pot qui se dégage de l'ensemble. Cela tire dans tous les sens. On démarre par des nouvelles très "USA"... pour enchaîner sur de l'humour à froid, du cynisme, un brin d'érotisme, de la critique sociale, du délitement conjugal, les affres de la vieillesse... Bref, tout un paysage de choses assez modernes, où tout un chacun pourra reconnaître un pan de sa vie ou de celle de proches. On termine avec deux nouvelles où le personnage principal nous raconte sa vie à partir de l'au-delà.

Les nouvelles vont de 1 page à une grosse quinzaine, voire un peu plus pour la plus longue. Cela se lit donc rapidement. Et d'autant plus rapidement que la nouvelle suscite rarement un prolongement un nous. Je veux dire par là qu'une nouvelle (bien faite) va souvent nous amener à nous pencher sur nous-mêmes, va faire écho, va induire un questionnement chez le lecteur. Une fois la dernière ligne lue, le lecteur ferme les yeux et se repasse le fil de la nouvelle et intériorise un peu du propos de l'auteur. Ici, rien de tout cela le plus souvent. La nouvelle est au premier degré. On la termine et on passe à la suivante.

J'ai bien dit "le plus souvent". Car quelques nouvelles sont plus profondes. Elles parlent de mort, de disparition, de manque... ces nouvelles nous permettent de découvrir un Jean-Paul Dubois plus touchant, un peu écorché, qui se barricade derrière des tonnes de cynisme pour cacher ses émotions. Cela vaudrait la peine que l'auteur se déviole un peu et ne se repose pas systématiquementsur la qualité incisive de sa plume. Car il faut bien reconnaître que d'un point de vue stylistique, c'est le plus souvent imparable car très travaillé. On sent tout le travail pour le mot juste, pour la recherche de la concision. La nouvelle qui donne son nom au recueil est de ce point de vue tout à fait exemplaire: à peine 22 lignes et c'est la seule que je suis sûr de retenir, tant elle allie parfaitement la technique et l'émotion.
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