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Critique de SBys


Ducharme, c'est notre Jean-Pierre Martinet québécois... Pas connu pour pas connu, on peut le dire. Si l'on préfère parler pour se faire entendre, que les maux dis soient entendus, on peut, sans se gêner, parler de Céline, pas d'y-t-on, mais le Céline de chez vous, pas chénous, celui qui se trémoussait sur sa chaise et pas dans une TV couleurs à lancer ces syllabes ! Dans l'hiver de force, on le savoure notre Ducharme, c'est comme du sirop d'érable, ça colle au palet, ça dégouline, ce n'est pas bon pour la ligne, mais ça réchauffe le coeur. C'est aussi un test pour savoir si votre oreille est capable d'attraper le Québécois, correct ou même de travers, c'est faux-nez-tique, c'est fonne à lire !

L'histoire se passe dans la belle province avec tout ce qui va avec ; des gros mots, des pirouettes sur la glace glacée jusqu'au bout du nez, des traversées du lac en barque, des pinottes dans la caboche, c'est pour dire comme c'est fonne ! Ils sont drôles, André et Nicole, à chercher à ne pas être comme les autres... s'effacer jusqu'à ne ressembler à personne, c'est un peu pour ça, que ce qu'ils préfèrent par dessus tout, c'est de ne rien faire, Rien avec une majuscule, ce n'est pas accessible à tout le monde ce rien là ! Ce n'est pas facile d'échapper à tout. Ce n'est pas juste de la paresse, il faut être tenace, être prêt à tout : rien ce n'est pas rien qui nous dirait André.

Le style Ducharme est ici tendu comme un arc. 270 pages travaillées au couteau, patiemment, travail d'orfèvre qui fait que ça se lit d'une traite, un respire, en une nuite. Nos bouts de doigts s'usent à tourner les pages pour suivre ces deux joyeux-lurons qui cherchent à perdre le nord, à perdre la face dans les rues de Mouréal avec toute la jet set qu'ils cherchent à éviter. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils restent dans leur appartement et qu'ils le vident par petits bouts, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien, sauf le chat, qui partira de lui-même, c'est un chat surdoué, faut pas l'oublier !

Malgré tout ce lyrisme, malgré les personnages complètement à côté de la plaque, volontairement, se dessine une belle histoire entre André et Nicole, parler d'amour serait peut-être trop simplifier la chose, ce n'est pas non plus de la simple loyauté, ni seulement de la tendresse, tout ça et un peu plus. Avoir quelqu'un sur qui compter, quand il ne reste plus rien, quand tout se vide, ça n'arrive pas si souvent que ça que ça mérite qu'on le dise, car ce n'est pas eux qui vont nous le dire...
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