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Cet album traite de façon très fraîche, par un dessin assez minimaliste et des couleurs pastel, un sujet plutôt grave pour ne pas dire tragique: celui de la guerre d'Espagne. le sujet est abordé par le biais des souvenirs des Républicains réfugiés en France; c'est donc presque actuel mais le récit est plus vraisemblablement situé vers la fin du siècle dernier. L'auteure précise d'ailleurs, en exergue, qu'elle relate des impressions de son enfance.
Je pense que la plupart es Français ont rencontré jusqu'à cette époque, d'une façon ou d'une autre, plusieurs de ces réfugiés espagnols souvent bien insérés dans la société française en dépit de leur accent et de leurs interjections dans leur langue maternelle. J'ai pour ma part côtoyé, dans le cadre de mon travail, un ingénieur devenu ajusteur par la force des choses et j'ai retrouvé à travers cette BD l'impression complexe de nos rapports faite d'un mélange d'amertume et de nostalgie mais aussi de pudeur et de reconnaissance vis-à vis du pays d'accueil. C'est une BD sans doute assez difficile à aborder pour ceux et celles— je pense ici aux jeunes – qui n'ont pas la connaissance historique de cet exode après la défaite des Républicains et j'imagine que c'est ce qui a motivé l'avant-propos et la postface rédigés par des historiennes.
C'est donc une très belle découverte que je viens de faire là que je conseille à tous.
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Apprendre par l'introduction de ce roman graphique qu'il a fallu attendre le 25 août 2014, 70 ans après la libération de Paris, pour qu'un président de la république reconnaisse officiellement, pour la première fois, le rôle des républicains espagnols dans la libération de Paris et de la France …
Et pourtant
Il a fallu attendre le 16 juillet 1995, à l'occasion des cérémonies commémorant le 53ème anniversaire de la rafle du Vel' d'Hiv, pour que Jacques Chirac, fraîchement élu à la présidence de la République, admette officiellement la responsabilité de la France dans la déportation, l'extermination et l'anéantissement de près de 76 000 des Juifs qui vivaient dans le pays durant la Seconde Guerre mondiale …
Et pourtant
Il a fallu attendre le 16 février 2017 pour qu'un candidat à la présidentielle, lors d'un entretien à la télé algérienne, répondant à une question sur la décolonisation, qualifie la colonisation française de crime contre l'humanité, déclarant : « C'est un crime. C'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. »

Alors on ne s'étonne plus … on regrette simplement que les faits mettent autant de temps pour être mis sous les projecteurs et que la prise de conscience des erreurs du passé soit enfin mise en lumière.

Ce roman graphique est comme une thérapie qui raconte le vécu des exilés de la guerre d'Espagne.
On entend parler des vieilles rancunes … celles qu'on ne peut pas oublier … avec « l'autre enfoiré, à qui on a permis de mourrir peinard dans son pieu ! ».
On entend parler d'Azaña (1) et de la Montseny (2), comme des noms qu'il ne faut pas oublier car ils ont permis la naissance d'un rêve pour de nombreux espagnols … la république … leur république !
On entend encore parler de leur intégration dans une France qui ne voulait pas vraiment d'eux, car ils étaient aussi le témoignage vivant de la trahison d'une république qui a eu peur et n'a pas voulu prendre partie contre le fascisme déjà en oeuvre de l'autre côté des Pyrénées !
Les dessins sont légers même quand ils illustrent des tragédies, ce sera alors juste la couleur rouge et noire qui fera parler le sang.
Les personnages sont croqués avec une grande sensibilité et nous laissent percevoir le poids du passé qu'ils traînent toujours avec eux et dont ils ont bien du mal à se débarrasser, tout en étant capables de retrouver par la magie des rencontres, la joie de vivre des pays du sud.
Mes yeux qui ne sont plus d'une jeunesse insouciante, ont parfois eu du mal à déchiffrer les textes pourtant si importants, et ils auraient apprécié le choix d'une police de caractères un peu plus facile à déchiffrer.
Un roman graphique à lire et relire pour ne pas oublier et comprendre !

(1)
Manuel Azaña Díaz-Gallo (1880-1940) est un écrivain, journaliste et homme d'état espagnol.
Président du gouvernement provisoire de la République espagnole (du 14 octobre 1931 au 16 décembre 1931), président du Conseil des ministres de 1931 à 1933 et, à nouveau en 1936, second président de la seconde République jusqu'en 1939, Manuel Azaña est une des grandes figures du républicanisme en Espagne.
Président du Conseil à partir de 1931, il entreprend de réformer une Espagne agraire en retard, divisée et sclérosée par les inégalités. Il est notamment l'un des grands artisans de l'introduction de la séparation de l'église et de l'état. Malgré de nombreuses réformes majeures, Azaña s'avère incapable d'empêcher la formation de deux Espagne antagonistes durant l'entre deux guerres.
Élu président de la République par les Cortes au printemps 1936, il devient l'un des chefs de file du camp républicain à la suite du déclenchement de la guerre civile. D3 1936 à 1939, il assiste impuissant aux divisions du camp républicain et à l'internationalisation d'un conflit entre espagnols, la guerre civile, qui se transforme à la suite de l'intervention de l'URSS, du Mexique, de l'Italie fasciste et du IIIe Reich en un conflit international, la guerre d'Espagne, véritable terrain d'affrontement entre fascistes et antifascistes. À la suite de la défaite de la République et de la victoire des nationalistes de Franco, Azaña est contraint à l'exil en février 1939 et trouve refuge dans le Sud-Est de la France en Haute-Savoie.

(2)
Federica Montseny Mañé, (1905-1994), est une intellectuelle et femme politique anarchiste espagnole. Elle est ministre de la santé et des affaires sociales en 1936 et 1937, sous la seconde République espagnole, pendant la guerre civile.
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Un album tout en délicatesse (ton et graphisme) qui met en scène une petite communauté d'émigrants espagnols se remémorant les épreuves de la guerre d'Espagne et de leur exil. C'est sensible et réaliste, en touches légères et précises. de plus, Marion Duclos reste au plus près de la vie quotidienne des personnages nous les rendant attachants et vrais. Elle lègue ainsi la mémoire de sa famille sans la trahir.
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J'aime beaucoup les couleurs joyeuses utilisées pour raconter l'histoire d'Ernesto, espagnol qui a fui son pays natal à cause de Franco. Je redécouvre cette partie de l'histoire européenne, qui annonce la Seconde Guerre mondiale.
La toute première page avec son cadrage me plaît particulièrement, surtout quand nous comprenons ce choix !
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Cette BD qui explique ce qui s'est passé lors de la Guerre d'Espagne et de la Retirada aborde un thème intéressant mais je me suis perdue dans tous ces personnages et ces dialogues un peu décousus. J'ai eu l'impression que les personnages ne faisaient que réciter un texte visant à informer le lecteur, sans que ce soit vraiment incarné. de plus, à mon avis, l'écriture des bulles est beaucoup trop petite ce qui ne facilite pas la lecture. En revanche, j'ai trouvé très intéressant le petit dossier à la fin qui retrace les grandes lignes de cette période historique.
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Le pitch était très attirant. le dessin aussi, avec ces tons légers et ce trait si vivant.
Malheureusement, je n'ai pas accroché plus que cela au roman graphique, malgré un début très prometteur. Je crois que je me suis perdue dans le périple d'Ernesto, dans ses péripéties. le sujet de la guerre d'Espagne met du temps à arriver. Et quand il est abordé, j'avoue que j'ai eu du mal à suivre, non seulement le sujet, mais aussi les personnages, les conversations... de sorte que je n'ai pas profité de cette lecture.
Sans doute suis-je comme on dit, passée à côté.
Dommage.
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