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Critique de kielosa



Cela fait exactement 10 ans que le mécontentement populaire sur le faux printemps arabe en Syrie s'est transformé en guerre civile et maintenant que le criminel de guerre Bachar el-Assad a reconquis, grâce à l'aide de Poutine, le gros de son territoire, des voies s'élèvent pour préconiser une normalisation des relations avec cet État. Ce n'est pas seulement le cas de l'Arabie Saoudite et des émirats du Golfe persique, mais également de certains pays européens, qui telles la Hongrie, la Grèce et la Bulgarie viennent de rouvrir leur ambassade à Damas, comme si Assad n'avait pas bombardé sa propre population avec des armes chimiques !

Comme le numéro 2 de la mission française auprès de l'ONU de 2002 à 2006 et ensuite pendant 3 ans, de 2006 à 2009, comme ambassadeur de France à Damas, Michel Duclos est exceptionnellement bien placé pour nous offrir un éclairage sur ce que l'on pourrait qualifier d'imbroglio tragique syrien.

Le seul inconvénient de cet ouvrage intelligent, pondéré et lucide est sa date de parution : juin 2019. Car comme tout le monde sait la "longue nuit syrienne" est loin d'être levée, n'est-ce pas messieurs Bachar el-Assad et Poutine ?

Entretemps, plus de 4 millions Syriens se sont réfugiés à l'étranger, soit "la plus importante population de réfugiés au monde" et à peu près 8 millions sont déplacés à l'intérieur du pays. Selon la Banque mondiale la Syrie comptait en 2020 17,5 millions d'habitants.

Selon l'auteur les problèmes ont commencé par l'invasion américaine de l'Irak en mars 2003, sur initiative du génial fiston Bush (décidément les Républicains américains n'ont depuis lors pas arrêté leurs bêtises, comme aujourd'hui autour de ce guignol de Trump). Cette invasion a provoqué des tensions et remous dans tous les pays du Moyen Orient et creusé les antagonismes entre chiites et sunnites, ainsi qu'une radicalisation et la fondation de mouvements terroristes comme le Daesh.

Sous Chirac et Sarkozy les relations entre la France et la Syrie étaient tributaires de la situation au Liban et la politique syrienne dans ce pays et de son allié Hezbollah, surtout au moment du meurtre de Rafiq Hariri, président du conseil des ministres libanais, le 14 février 2005 à Beyrouth.

Michel Duclos en tant qu'ambassadeur de France s'est donné beaucoup de mal pour obtenir de la part de la Syrie un accord de non-ingérence au Liban. Une mission virtuellement impossible.

Je ne vais pas répéter mon opinion peu favorable d'Assad junior, que j'ai eu l'occasion de développer à l'occasion de ma critique de sa biographie par Régis le Sommier, le 14 mars 2018, et je me permets de vous y renvoyer, mon jugement du bonhomme n'ayant guère changé.

Je signale en passant 2 autres ouvrages sur l'autocrate syrien : de Souhaïl Belhadj "La Syrie de Bashar al-Assad" et de Jean-Marie Queméner "Bachar el-Assad : En lettres de sang".

La conclusion de l'auteur du présent ouvrage n'est guère optimiste non plus, il reproche à Assad son régime oppresseur et se pose des questions sur les véritables intentions de Poutine.

Le témoignage de Michel Duclos contient en annexe un glossaire et un tableau chronologique des plus intéressants.
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