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Critique de madamelafee


J'ai lu deux fois Corpus Equi pour entrer en profondeur dans l'ouvrage de Diane Ducret qui est très riche. Au début de chaque chapitre l'auteure nous emmène dans des histoires mythologiques qui évoquent le couple homme/cheval. On comprend par la suite que Diane Ducret a voulu montrer par-là que l'homme peut aller très loin avec le cheval, qu'il peut se surpasser, qu'il peut faire la conquête de grands espaces tels Bellerophon avec Pégase ou bien Alexandre avec Bucéphale. Il y a aussi les chevaux sauveurs avec la très belle histoire de Ramsès II et ses juments qui le préservent d'une mort certaine. Tous ces exemples nous montrent les liens indissolubles que peuvent avoir les hommes avec leurs chevaux. C'est aussi un roman autobiographique, de ce fait, Diane Ducret insère son histoire dans la grande histoire. Bien sûr c'est l'histoire d'une passion pour un cheval mais c'est aussi l'histoire d'un deuil et d'une résurrection, corpus equi ou corpus christi ? Diane Ducret n'a que 13 ans lorsqu'elle fait une chute de cheval. Ce n'est pas avec Zascandyl, son cheval tant aimé, mais c'est avec un autre cheval qu'elle a cet accident qui s'avèrera très grave par la suite. Les médecins lui disent qu'elle ne remarchera plus jamais normalement. Zascandyl meurt au même moment. Dans cette première partie l'auteur exprime sa douleur, ses désespoirs et avec la mort de Zascandyl c'est la chute avec sa part d'ombre.
« Les temps ont changé, vois-tu, depuis la Rome des Césars, la vie ne nous prépare plus à ces grands accidents dont l'amour comme la mort font partie. »
« Mon coursier solaire m'avait quitté et avec lui la force indomptée de la nature qui jusque-là m'aiguillait ».
Et puis un jour, après le temps des mauvaises rencontres et des errances narcotiques, Diane Ducret prend la décision de ne pas accepter ce que lui disent les médecins. Elle décide d'agir pour se relever, nous entrons là dans la seconde partie du roman, c'est celle de la résilience et de la résurrection.
« Et plus insondable fut le gouffre, plus haut nous nous élèverons ».
Comme pour Brunehilde, son cheval Grani était à ses côtés.
« le cercle de feu ne me ceignait plus, bientôt je pourrais marcher sur les braises et rejoindre la plaine ».
Magnifique plaidoyer pour la conquête de la liberté par la volonté (le corps et l'esprit ; mythe et réalité). L'évocation du mythe n'est-il pas l'esprit et le cheval, le corps ?
Diane Ducret par ses mots transforme la douleur en quelque chose de beau. Tant de romanciers disent trop gravement des choses légères que c'est un moment de grâce que de lire les mots de Diane Ducret car elle arrive à nous dire non pas avec légèreté mais avec pudeur des choses si graves !
Je la remercie du fond du coeur pour ce très bel opus qui m'a emportée là où nous rêvons tous d'aller, vers le bonheur. C'est un livre que je relirai très souvent pour faire réapparaître ce bonheur qui est souvent trop bien enfoui au plus profond de nous.




Lien : https://leschroniquesdecoco2..
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