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Critique de marguerite18


Je me souviens que, lors de ma scolarité au gymnase de la Chaux-de-Fonds, je souhaitais faire une conférence sur Colette. Mon professeur de français me rétorqua que si je voulais absolument traiter de la vie et de l'oeuvre d'une femme, il convenait de choisir une personne intéressante, telle que Simone de Beauvoir. Je m'inclinai bien sûr. Il faut dire que, dans la bonne ville précitée, les professeurs, c'était à gauche toute, socialistes au minimum !
Néanmoins, si la formation et l'envergure intellectuelle de Colette - de même que la portée de son oeuvre - ne peuvent rivaliser ave celles de Simone de Beauvoir, le style de la première nommée est incomparablement plus savoureux et son analyse des caractères et des sentiments de loin plus fine.

Dans cette biographie, Hortense Dufour nous restitue avec bonheur le personnage de Colette, son goût de la liberté et de l'indépendance, son rejet des conventions, son appétit de vivre, son courage et sa combativité.
L'auteur ne tombe pas dans l'hagiographie et ne nous laisse pas ignorer que tout ne fut pas réussi dans cette existence, par exemple les relations entre Colette et la fille née de son deuxième mariage avec Henri de Jouvenel. Curieusement, Colette - qui entretint un rapport si proche et chaleureux avec sa mère Sido - ne semble pas avoir été animée par un fort amour maternel et elle a toujours tenu sa fille à distance.
La partie la plus intéressante est celle consacrée à l'enfance de Colette et à sa famille si originale : Sido, mariée une première fois à un homme simiesque et à demi fou, dont elle eut une fille, Juliette, marquée par cette hérédité chargée, rencontrant ensuite l'amour fou avec le capitaine Colette, unijambiste par suite d'une blessure de guerre, auquel elle donna Achille, Léo et Gabrielle. En revanche, dans la dernière partie de l'ouvrage, l'intérêt de l'auteur pour son sujet semble s'être quelque peu émoussé.
J'ai regretté aussi qu'il nous soit dit si peu sur la manière d'écrire de Colette, tout au plus sait-on qu'elle raturait beaucoup et qu'il lui arrivait de jeter l'oeuvre commencée et de tout reprendre.

Un beau portrait de femme néanmoins.
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