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Critique de sylviedoc


Ce roman fut ma première lecture terminée en 2024. A l'origine, je ne voulais pas en écrire de retour, mais en le reprenant en main ce soir, je me dis que ce serait injuste de ne pas consacrer quelques instants à ce beau roman jeunesse de Julien Dufresne-Lamy (qui écrit plutôt dans le registre "adulte" en général).

L'histoire est simple et touchante, elle pourrait être celle de beaucoup de jeunes que j'ai croisés pendant toutes ces années en collège ou lycée. Nelly a eu un fils à l'âge de 18 ans, elle l'élève seule, ce n'est pas facile. Mais le jour où elle perd son emploi de secrétaire médicale parce que son patron prend sa retraite, et qu'elle ne parvient à décrocher que des petits boulots qui suffisent à peine pour survivre, Sacha et Nelly tombent sous le seuil de pauvreté, et la dégringolade ne fait que commencer. Par fierté, Sacha ne laisse rien paraître à ses "amis" du collège, la bande des "A", qui eux ne pourraient pas comprendre pourquoi à la rentrée Sacha n'a pas inauguré les dernières "air-max" à 300€. Il fait face, aide sa mère autant qu'il le peut, et cache son désespoir le jour de ses 15 ans, alors que l'électricité vient d'être coupée et que la seule lumière est celle des bougies chauffe-plat de son gâteau d'anniversaire, le gâteau au chocolat que Nelly a tenu à lui faire parce que c'est celui qu'il aime.

Nelly et Sacha vont devoir quitter leur petit appartement et emménager dans un foyer, une petite chambre pour eux deux, au milieu d'autres femmes et enfants dont la misère est le quotidien. Sacha va entrer au lycée, il est bon élève, et très doué en dessin, c'est son sauf-conduit pour s'évader. Il va choisir une formation de souffleur de verre, pour changer d'univers et donner vie à la beauté dont il rêve.

Sacha est un garçon extrêmement attachant, positif, toujours prêt à donner de son temps aux autres et à aider ceux qui en ont encore plus besoin que lui. Son amour pour Nelly est tel qu'il va devenir celui qui la protège et l'empêche de sombrer dans le désespoir. Et Nelly le lui rend bien, même si on la sent plus fragile, moins résiliente. On a vraiment envie qu'ils s'en sortent, ces deux-là, on se dit qu'ils le méritent. Mais après tout, quel enfant ne mérite pas de vivre à l'abri, de manger à sa faim et d'aller à l'école sereinement ? Pourtant pas besoin d'aller bien loin pour croiser des familles qui vivent sous une tente en plein hiver, même avec des températures négatives, dont les parents sont pourtant "en règle", et pourraient travailler si on voulait bien leur donner une chance. A Strasbourg, plusieurs dizaines de gamins étaient encore dans ce cas il y a quelques jours...France terre d'accueil, où es-tu passée ?

Je vais acheter ce livre et le faire lire à mes collégiens, les mieux lotis comme ceux qui sont dans la galère avec leur famille, et j'espère que chacun y puisera un peu d'empathie ou de réconfort, selon le cas. Parce qu'on peut en sortir, parce que l'espoir et l'entraide existent, comme nous le prouvent Sacha et Nelly.

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