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Critique de CasusBelli


Une lecture inspirée par mes babéliamis, ce thème me parlait bien et c'est avec une certaine impatience que j'ai commencé ce livre assez court.
"La chambre des officiers" est le type de récit qui vous aspire d'entrée, un récit à la première personne, un autre monde que nous allons découvrir avec le narrateur sur une période de cinq années, de 1914 à 1919.
Au Val de Grâce, Adrien est le premier pensionnaire, le premier des officiers qui vont bénéficier de chirurgie faciale reconstructive, une spécialité qui en est à ses balbutiements...
Etre reconstruit, se reconstruire soi-même, affronter le regard des autres qui vous renvoie en permanence la certitude que vous n'appartenez plus tout à fait au genre humain alors que la notion d'humanité est devenue pour vous essentielle et vitale.
L'auteur trouve le juste ton pour nous raconter cette traversée du désert vécue par le narrateur et ses compagnons d'infortune, les multiples expériences et opérations, cette vie en vase clos qui les isole du monde qui continue de tourner au-delà des murs.
Ici pas de "pathos" mais une évocation pudique et digne de faits non édulcorés, une réalité impitoyable dans son absence d'espoir dans un avenir normal.
Je crois que la mentalité d'alors permet cette forme de distanciation, à cette époque, mourir ou être mutilé pour la patrie reste honorable, s'il y a un regret, ce n'est pas d'avoir participé à une guerre absurde car c'est un destin que l'on peut accepter comme une fatalité, il y a ceux qui ont eu la chance de revenir entiers et les autres.
Non, ce qui est difficile et compliqué c'est de trouver de bonnes raisons pour continuer à vivre, et les hommes d'il y a un siècle étaient probablement mieux armés psychologiquement pour affronter l'adversité sous toutes ses formes, les pensionnaires du Val de Grâce sauront se "serrer les coudes".
Ce qui se dégage de ce récit c'est une grande force, c'est un hymne à la vie et à la volonté de vivre malgré tout.
C'est une lecture qui doit forcément nous faire réfléchir aux choses essentielles dans la vie, un regard, une parole, un geste ou un élan, des choses qui pourraient paraître insignifiantes...
Cette lecture aura permis la réminiscence d'un souvenir d'enfant, je ne connaissais les "gueules cassées" qu'à travers les billets de loterie et je n'avais alors pas conscience de ce que cela représentait.
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