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Critique de argali


Défiguré par un obus, dans les premiers jours du combat, Adrien ne connaîtra de la guerre que le Val-de-Grâce à Paris où il va être soigné dans une salle réservée aux officiers eux aussi « gueules cassées ». Il lui faudra accepter la situation, apprendre la patience et retrouver l'espoir d'un après dans cette salle d'hôpital où tous sont dans le même sale état que lui. Il y parviendra grâce à l'affection d'une infirmière, la ténacité d'un médecin qui tente des expériences révolutionnaires pour l'époque et le soutien de ses compagnons d'infortune. Et puis, il y a le souvenir lumineux de Clémence qui l'aidera à supporter cette parenthèse de vie où se succèdent abattements et espoirs.

Paru en 1998, ce roman est bouleversant et sonne juste. Enfant, Marc Dugain accompagnait son grand-père à « La maison de gueules cassées » de Moussy-le-Vieux, où on avait accueilli les mutilés de guerre de la Grande Guerre. Grand-père lui aussi « gueule cassée ». Il s'est donc inspiré de ses souvenirs.
L'écriture est sobre et efficace, le style à la fois incisif et sensible. le lecteur se retrouve immergé dans cette salle, au coeur de la vie d'Adrien. On vit avec lui ses appréhensions et ses douleurs face au regard des soignants, de son ami, son premier regard sur son visage dévasté, celui de sa soeur, des passants dans la rue… On est content pour lui de la camaraderie qui règne dans la salle de soin, l'entraide, le soutien de tous…

Ce court récit de guerre, loin d'être larmoyant, est un fabuleux hymne à la vie, à l'instinct de survie, au courage aussi. Un bel hommage à nos ancêtres.
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